S’exprimant au cours d’une réunion organisée à Bruxelles par la Commission européenne, Ginni Rometty a tiré à boulets rouges sur « quelques grandes plateformes » de la Silicon Valley rapporte la presse américaine. La CEO d’IBM a estimé que ces plateformes géraient de manière irresponsable les données personnelles, provoquant une crise de confiance des consommateurs. Elle a indiqué qu’elle approuvait certains efforts de la Commission européenne pour réglementer le web. Elle a toutefois estimé qu’il fallait s’attaquer au problème à l’aide d’un scalpel réglementaire plutôt que d’utiliser une masse, afin d’éviter des dommages collatéraux. « Collectivement, les plateformes en ligne dominantes ont plus de pouvoir pour façonner l’opinion publique que les journaux ou la télévision n’ont jamais eu, mais leur réglementation et leur responsabilité sont très limitées », a encore précisé Ginni Rometty visant, sans jamais les nommer explicitement, Facebook, Google et Amazon.

Ses propos vont dans le même sens que ceux de Tim Cook qui, s’exprimant voici quelques jours au cours d’une autre conférence qui se déroulait dans la capitale belge, avait également demandé la mise en place de réglementations protégeant la vie privée. « Les acteurs malhonnêtes et même les gouvernements ont profité de la confiance des utilisateurs pour approfondir les divisions, inciter à la violence et même saper notre perception commune de ce qui est vrai et de ce qui est faux. Cette crise est réelle. Elle n’est ni imaginée, ni exagérée, ni folle », avait affirmé le patron d’Apple, jetant ainsi un caillou dans le jardin de la Maison Blanche.

Les propos tenus à Bruxelles, le sont alors que sept organisations européennes de défense des consommateurs (aucune française ne figure parmi elles) ont indiqué qu’elles portaient plainte contre Google, accusé de ne pas respecter le RGPD en enregistrant la géolocalisation des utilisateurs, même lorsque ces derniers avaient désactivé la fonction. La firme de Mountain View a répondu qu’elle travaillait constamment pour améliorer ses contrôles. Elle a précisé que les consommateurs étaient avertis que la désactivation de l’historique des positions ne mettait pas fin à la totalité du suivi, lequel permet notamment d’offrir des prévisions de circulation sur un itinéraire.