La banque d’affaires spécialisée dans le secteur IT Longchamp Partners publie la seconde édition de son Key Note IT & Digital consacré à l’évolution des valorisations des éditeurs de logiciels et des entreprises de services numériques (ESN).

Dans cette étude, qui porte sur la période allant du 1er janvier au 30 septembre 2022, Longchamp Partners met en lumière un ralentissement du nombre des transactions par rapport à la même période de l’an dernier et une légère érosion des valorisations des entreprises.

Longchamp Partners comptabilise ainsi 393 opérations (LBO, levées de fonds et fusions/acquisitions) sur les neuf premiers mois de l’année, contre 540 sur la même période de 2021. Cela représente une baisse de 27,2% en un an.

Dans le détail, le nombre des opérations baisse fortement dans le secteur des éditeurs de logiciels. Si les opérations dites industrielles – faisant intervenir un acheteur du même secteur – sont en baisse modérée (-13% avec 101 opérations), les transactions faisant intervenir des acteurs financiers sont en chute libre (-41% avec 202 opérations recensées).

Les fonds levés sont également en forte baisse quoique dans une moindre ampleur (-23%) à 4 milliards d’euros (contre 5,2 milliards en 2021). Longchamp Partners constate cependant une augmentation du ticket moyen à 19,8 M€ (contre 15,9 M€ en 2021) et le rôle croissant des fonds étrangers – impliqués dans 25% des transactions).

En revanche, le nombre de transactions est en hausse de près de 10% dans le secteur des ESN avec 90 opérations recensées. « On a la sensation que nombre de chefs d’entreprises ont voulu profiter de leurs bons résultats 2021 pour initier un processus de vente en 2022 », décrypte Mickaël Fitoussi fondateur de Longchamp Partners.

Les trois quarts des transactions sont de type industriel. Le montant cumulé payé pour les ESN atteint de 1,3 milliard d’euros (+62,5%). En comptant l’ensemble des opérations, y compris les LBO faisant intervenir des fonds d’investissements ou des établissements bancaires, le montant cumulé atteint 4,5 milliards d’euros.

Du côté des valorisations, Longchamp Partners note que les éditeurs de logiciels se payaient encore 4,98 fois leur chiffre d’affaires au premier trimestre. Désormais, leur valorisation moyenne représente 4,43 fois leur chiffre d’affaires. Pour les ESN, cette valorisation s’établit à 10,2 fois leur Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements) et 1,82 fois leurs ventes annuelles. Une valorisation qui reste élevée, les fonds continuant de bien apprécier les ESN, note Mickaël Fitoussi. « La forte demande et l’offre insuffisante entretiennent des valorisations élevées, explique-t-il. Sur des niches comme la cybersécurité, certains acquéreurs raisonnent même en nombre de collaborateurs rachetés pour pouvoir respecter leurs engagements ».