Le spécialiste de la vente en ligne de produits informatiques veut couvrir la France de magasins en dur via le lancement d’une franchise. Un moyen d’améliorer sa notoriété et de rassurer les clients.

Le pionnier français de la vente en ligne de produits high-tech renoue avec l’esprit start-up de ses débuts. Mettant à profit l’expérience acquise dans ses magasins de Lyon et Paris, le e-marchand annonce son intention de déployer en cinq ans un réseau de quarante points de vente en dur sous forme de franchises. Un projet sur lequel LDLC travaille depuis un an et qui devrait lui permettre de quasi tripler son chiffre d’affaires en le portant à 500 M€.

Si le contrat de franchise n’est pas encore tout à fait finalisé, les grandes lignes sont déjà définies. Les magasins afficheront ainsi 150 m2 à 300 m² de surface de vente minimum avec une équipe de cinq personnes. Ils devront être situés en périphérie des villes et disposer d’un parking. L’investissement pour l’aménagement, le mobilier, le stock et les droits d’entrée est estimé à 300.000 € hors pas-de-porte. Leur chiffre d’affaires devrait se situer dans une fourchette de 1 à 5 M€. LDLC table sur une à trois ouvertures dès l’année prochaine et une quinzaine de points de vente d’ici à fin 2015. Bien-entendu, LDLC entend jouer à fond la carte du multicanal en permettant aux clients de commander sur son site et d’aller chercher leur commande en magasin.

Ce projet illustre la dynamique retrouvée de LDLC depuis deux ans après les cinq années difficiles qui ont suivi son accident industriel de 2005. Cette année là, un changement de système informatique mal orchestré avait failli entraîner sa disparition. Pour son exercice clos fin mars, l’enseigne a ainsi publié un chiffre d’affaires en hausse de 4,6% à 176,9 M€. Son résultat opérationnel courant est en forte hausse (+55,8%) à 5,3 M€ et sa marge brute augmente de 15,4% pour atteindre 17,3% du chiffre d’affaires.

La stratégie de LDLC peut paraître risquée sur un marché de la distribution de produits high tech en pleine crise marqué par la disparition accélérée des boutiques informatiques. L’effondrement de Surcouf, dernière grande enseigne spécialisée, est symptômatique de cette crise. Une réalité qui n’effraie pas Laurent de La Clergerie, pdg de LDLC, qui mise sur le vide laissé par ces disparitions, la solidité financière de son groupe et les synergies qu’apportera ce réseau physique, notamment en termes de notoriété.