Estimant que l’opération envisagée ne poserait aucun problème de concurrence, la Commission européenne a autorisé sans condition le projet d’acquisition de Red Hat par IBM. La transaction de 34 milliards de dollars doit toutefois encore obtenir l’accord des autorités chinoises.

Avertie de l’opération le 20 mai, la Commission a notamment cherché à déterminer si IBM pouvait réduire de manière significative la compétitivité des offres de ses concurrents en dégradant leur interopérabilité avec le produit phare de Red Hat, Red Hat Enterprise Linux. Elle est parvenue à la conclusion que l’entité issue de la concentration « ne disposerait pas d’un pouvoir de marché suffisant pour évincer ou marginaliser ses concurrents en groupant les produits et en altérant cette interopérabilité ». Par ailleurs, comme le succès de Red Hat dépend surtout de sa neutralité, elle estime que toute stratégie compromettant cette neutralité amènerait les clients, les concepteurs et les partenaires à se tourner vers des solutions libres concurrentes.

De même, la Commission considère que si l’entité résultant de la fusion limite l’accès au code source de Red Hat et/ou influence le développement de projets libres spécifiques cela « susciterait des contre-réactions particulièrement vives de la part de la communauté de concepteurs « open source», ce qui aurait des répercussions négatives sur les produits de Red Hat »

Elle valide par ailleurs l’intention d’IBM d’utiliser les capacités complémentaires de Red Hat pour continuer à développer et à proposer des solutions de cloud hybride ouvertes. « Cela conduirait à un choix plus étendu pour les entreprises clientes, lesquelles pourraient partager plus facilement leurs charges de travail entre des serveurs propres et de nombreux clouds publics et privés », conclut la Commission de Bruxelles.