Les scandales qui entourent Facebook, notamment l’affaire Cambridge Analytica, l’entrée en vigueur du RGPD, des résultats trimestriels en dessous des prévisions de Wall Street et un avertissement sur résultats chahutent le titre Facebook qui a chuté de 24% mercredi après la clôture de la bourse, avant de retrouver un peu de couleur. C’est le pire recul de l’action depuis la baisse de 12% enregistrée en juillet 2012, la capitalisation boursière perdant cette fois jusqu’à 150 milliards de dollars.
A première vue, les résultats sont loin d’être mauvais. Le réseau social comptabilisait au 30 juin 2,23 milliards d’utilisateurs mensuels, un chiffre en croissance de 11% mais inférieur aux prévisions des analystes qui tablaient sur 2,25 milliards d’utilisateurs. Le nombre d’utilisateurs quotidiens actifs affichent la même courbe de croissance atteignant à 1,47 milliard d’utilisateurs alors que la bourse en pronostiquait 1,49 milliard.
Le chiffre d’affaires a grimpé de 42% à 13,23 milliards de dollars, un résultat lui aussi inférieur aux prévisions qui étaient de 13,36 milliards de dollars.
Le directeur financier, David Whener, a expliqué que Facebook souffrait de fluctuations monétaires et un basculement des usages se traduisant par moins de recettes publicitaires. « Ils parlent de vents monétaires contraires mais nous croyons plutôt que cela est dû à un ralentissement de la croissance du nombre d’utilisateurs à cause du RGPD et à plus d’intérêt pour la vie privée », a expliqué à Reuters Ali Mogharabi, analyste du fonds Morningstar.
La marge opérationnelle est passée au deuxième trimestre de 47% il y a un an à 44%. Pour ne rien arranger, la firme de Menlo Park a annoncé que la marge allait poursuivre sa chute et s’établir au cours de deux prochaines années aux environs de 35%. Il est vrai qu’au cours du trimestre, les dépenses du groupe ont grimpé de 50% pour atteindre 7,4 milliards de dollars.
En revanche, le bénéfice net a bondi de 31% pour atteindre 5,1 milliards de dollars ou 1,74 dollar par action. Thomson Reuters s’attendait à 5,1 milliards de dollars ou 1,72 dollar par action.