Preuve de l’importance accrue des activités liées au numérique, les grands groupes seraient de plus en plus nombreux à se doter d’un directeur du développement des affaires digitales, appelé Chief Digital Officer, Directeur Digital ou encore Head of Digital Marketing. Cet homme-orchestre a la lourde tâche de traquer les nouvelles pratiques dans le marketing numérique afin de définir la stratégie numérique globale de l’entreprise.

 

« Expert en notoriété de marque et parfois également en business development, il devra garantir la cohérence entre tous les composants de l’environnement digital : outre le design numérique, la gestion des sites Web et les réseaux sociaux, il aura la responsabilité du e-commerce en général incluant  CRM, marketing clients, campagnes marketing en ligne afin de générer du trafic, augmenter la visibilité et proposer toutes solutions innovantes pour créer du nouveau business et fidéliser les clients tout en créant un attachement fort à la marque », précise dans une courte étude, le cabinet Boyden France, spécialisé dans le recrutement de dirigeants et le management de transition.

C’est donc une fonction stratégique qui exige à la fois une expérience dans les métiers des nouvelles technologies et une forte faculté d’adaptation à l’environnement professionnel.

C’est la raison pour laquelle de nombreux groupes ayant intégré récemment cette fonction à leur organigramme comme l’Oréal, les Galeries Lafayette, Burberry, Sarenza, Michelin, Renault, LVMH ou Carrefour, ont fait appel à des professionnels issus d’entreprises de premier plan dans le secteur des TIC telles qu’Apple, Microsoft, Facebook, Yahoo, Google, eBay ou encore Lastminute.com.

« Des entreprises dans lesquelles la notion d’identité de marque est forte ; et pouvant justifier de success stories importantes », précise Boyden. Le cabinet constate par ailleurs que le Chief Digital Officer siège au comité de direction « preuve de son rôle stratégique et de sa forte contribution au développement de l’entreprise ».

Reste à voir comment le CDO se positionne face au DSI, dont il récupère certaines attributions. Ce dernier, déjà en perte d’influence au profit des directeurs financiers, voire de certains utilisateurs, ne risque-t-il pas d’être définitivement mis sur la touche et cantonné aux seconds rôles ?