Renaud Finaz de Villaine, directeur marketing de Micropole, nous livre les sept tendances qui vont marquer l’année 2012 en matière de BI. Des tendances structurantes susceptibles de remettre en question certaines positions établies.


Autonomie de l’utilisateur. Les utilisateurs veulent reconquérir leur liberté d’action face à des outils BI qui manquent de souplesse. Ils veulent pouvoir lancer ses propres requêtes et ne plus dépendre de formations complexes pour utiliser les outils mis à leur disposition. C’est ce que j’appelle la « googlelisation de la BI ». On tend vers la constitution de portails informationnels BI via lesquels les utilisateurs pourront, comme ils le font avec Netvibes pour l’actualité, obtenir les informations souhaitées à partir des sources qu’ils auront sélectionnées, selon leur timing et en fonction de leur profil. Une attente qui commence à rencontrer un certain écho sur le marché, où l’on voit apparaître de nouveaux outils d’une grande simplicité d’utilisation. On peut citer BiBoard qui a récemment conquis HP, pourtant fidèle client de BO/SAP, ou Tableau Software. Et il en existe une bonne dizaine d’autres. Une évolution qui n’est pas neutre et qui risque de faire du mal aux acteurs établis.

BI sociale. C’est l’un des marchés les plus prometteurs. Il se découpe en deux segments aux finalités différentes. Le premier consiste à s’intéresser aux consommateurs en tant que personnes pour essayer de mieux cerner leurs attentes en vue de leur vendre plus. On parle de monétisation de fans. Le second consiste à s’intéresser à ce qui se dit sur la marque. On parle d’e-réputation. Un actif qu’il importe de surveiller particulièrement compte tenu du caractère amplificateur d’Internet. Avec des acteurs comme Digimind ou Sinequa, la France est plutôt en pointe en la matière.

BI mobile. La diffusion de l’iPad en entreprises impacte directement les projets BI. Les entreprises demandent que l’on repense leurs applications pour tirer parti des fonctions innovantes des tablettes ou des smartphones. L’avènement de la mobilité en entreprises est bien souvent l’occasion de réécrire complètement des applications et plus seulement d’adapter l’existant.

Data visualisation. La puissance de la visualisation est sans commune mesure avec celle de l’écrit. Or les outils traditionnels ne sont plus adaptés à la représentation du déluge d’informations qui nous submerge. Il faut pouvoir comprendre d’un seul coup d’œil. Sur ce plan encore, Tableau Software fait preuve d’inventivité en suggérant le graphe le plus adapté.

Hadoop. C’est l’autre révolution de la BI. Cet environnement d’exécution open source conçu pour gérer de grands volumes de données est en train de s’imposer comme un standard, prenant au dépourvu les grands fournisseurs historiques de systèmes de gestion de bases de données et d’entrepôts de données, qui n’avaient pas prévu qu’on arriverait à gérer aussi facilement d’aussi grandes quantités d’informations non structurées. Cela remet en question les approches par modélisation préalables des informations, extrêment coûteuses à produire et à maintenir. Une révolution qui pourrait faire trembler certains acteurs sur leurs bases.

Data analyst. Ces différentes évolutions qui transforment la BI s’accompagnent de la montée en puissance d’un nouveau profil mêlant expertise en bases de données, en datamining, en data visualisation et compréhension du métier des clients. On avait coutume de dire il y a quelques années que le profil idéal d’une jeune recrue dans l’informatique était celui d’une personne ayant eu une expérience chez IBM et chez Walt Disney, ce qui garantissait une bonne connaissance à la fois des processus IT et des besoins des clients. Une capacité maîtriser la technique et à concevoir le scénario le plus adapté au client qui reflète bien ce que l’on attend aujourd’hui d’un analyste data.

BI Search. Une tendance illustrée par la montée en puissance des moteurs multidimensionnels, comme celui d’Endeca (racheté par Oracle), capable de produire des résultats selon différents axes d’analyse, ou open source, comme Lucene & Solr (intégré par Information Builder, Polyspot, Lingway, Jallios, Alfresco…). Une approche qui se différencie de celle des éditeurs SBA (Search Based Applications) tels Exalead, orientés rapidité et évolutivité. Car ce qui compte lorsqu’on lance une recherche, ce n’est pas d’obtenir sept millions de résultats indifférenciés mais une quinzaine de documents pertinents. La sémantique joue pour cette raison un rôle de plus en plus important dans ce domaine.