Arm prépare son introduction en bourse (IPO) sur le Nasdaq à la rentrée. Selon Bloomberg, l’opération pourrait intervenir dès septembre et valoriser le concepteur britannique de puces électroniques entre 60 et 70 milliards de dollars. Le dossier serait présenté aux investisseurs la première semaine de septembre et le prix de l’introduction fixé la semaine suivante.

Arm est détenu par le groupe japonais Sofbank, qui l’a acquis en 2016 pour 32 Md$. L’entreprise a déposé sa demande d’introduction à la SEC en avril dernier. Elle cherchait à lever entre 8 et 10 Md$ avait alors rapporté l’agence Reuters. Le succès de l’opération pourrait en faire la plus importante IPO technologique de 2023 et de ces dernières années.

Le choix de Sofbank d’introduire sa filiale en bourse fait suite à la tentative avortée de la vendre à Nvidia pour 40 Md$. Les deux parties avaient renoncé en février 2022 en raison des pressions des régulateurs. La transaction était de nature à remettre en cause la neutralité d’Arm vis à vis des acteurs de l’industrie des semi-conducteurs et à placer Nvidia en situation de quasi monopole sur ses licences.

Le moment choisi pour l’introduction semble opportun. Si l’industrie a souffert ces derniers trimestres de la chute des ventes des produits électroniques et des smartphones, une embellie est attendue à partir du second semestre. Arm a de plus diversifié son portefeuille avec des designs de puces qui trouvent place dans les ordinateurs et serveurs de centres de données et peut miser sur l’appel d’air du boom de l’IA. Un rôle central qui suscite l’intérêt de ses partenaires pour cette introduction.

Au début du mois Reuters a rapporté que Arm était en pourparlers avec Nvidia pour qu’il devienne l’un de ses investisseurs de référence (« anchors investors »). D’autres grands groupes technologiques seraient également prêts à prendre une prise de participation à long terme pour obtenir plus de visibilité sur sa stratégie.

L’influent Financial Times se montre pourtant septique sur le niveau de valorisation que pourrait atteindre Arm. Il pointe les faiblesses que constituent des frais de facturation relativement modestes (environ 2%) pour l’utilisation de ses designs, l’exposition à la faiblesse du marché des smartphones et le risque que fait peser le développement de l’architecture alternative Risc-V en Chine, un de ses principaux marchés. Il souligne qu’une valorisation de plus de 60 Md$ se ferait sur des multiples proches de ceux de Nvidia.

« La demande de livraisons de puces induite par l’IA pourrait être un moment unique pour l’introduction en bourse d’Arm. Mais il ne mérite pas la même valorisation que le leader de son secteur », conclut le journal financier.