Antemeta vient de conclure son exercice fiscal 2022-2023 (au 31 mars) sur un chiffre d’affaires de 117 M€, en progression de plus de 20% par rapport aux 97 M€ de l’exercice précédent. Une croissance spectaculaire représentative de la période que vient de traverser l’ensemble de l’industrie IT.

« Il y a eu une volonté des clients de faire face aux conséquences du Covid en modernisant leurs infrastructures et en amorçant leur transition cloud. Une volonté qui s’est traduite par un fort accroissement de leurs dépenses IT », résume Emmanuel Carjat, qui vient de rejoindre la société en tant que directeur général pour assurer la poursuite de la croissance en accélérant la transformation vers les services cloud et en renforçant la politique d’innovation.

Cette hausse des dépenses a profité à l’ensemble de ses activités, même si les activités cloud et services managés ont pris beaucoup d’importance et que son métier évolue de plus en plus de la sauvegarde traditionnelle vers la cyber-résilience. « Face à une menace cyber qui reste extrêmement présente, notre rôle est d’assurer la disponibilité des données et, de plus en plus, leur restauration rapide en cas d’attaque », souligne Emmanuel Carjat.

Ça a d’ailleurs été l’enjeu des derniers mois pour le spécialiste de la protection de données : réunir ses outils de secours et ses outils de sécurité sur le même portail de provisionnement pour gagner en efficacité sur les plans de reprise. « On s’efforce de faire converger les cols blancs de la cyber avec les « graisseux » du backup et des systèmes », nous avait glissé sous forme de boutade Stéphane Blanc, président-fondateur d’Antemeta (photo), lors du dernier Forum International de la Cybersécurité en avril dernier à propos de son offre de reprise d’activité sous forme de service.

Une offre qui rencontre en l’occurrence un grand succès avec une trentaine de Petaoctets/jour sous gestion. Elle a déjà permis à un certain nombre de clients de « sauver » leurs données à la suite d’une attaque et devrait continuer à enregistrer une très forte croissance cette année.

Autre offre différenciante sur laquelle Antemeta fonde beaucoup d’espoirs : NeoStak, sa solution d’infrastructure sous forme de service déployable sur les sites des clients. Antemeta parle de Dedicated Cloud Infrastructure as a service (DCIaaS) ou de Cloud at the Edge pour cette innovation qui a nécessité plusieurs années de mise au point.

« Le Cloud s’avère inadapté dans certaines situations, en particulier dans l’industrie, pour des raisons de latence et de performance, expose Stéphane Blanc. NeoStak s’adresse aux clients qui souhaitent bénéficier d’une expérience équivalente à celle du Cloud au plus près de leur production et à moindre coût ». La solution réclame en effet peu de ressources de stockage et de calcul pour fonctionner efficacement. Lancée mi-2022, elle compte déjà deux clients en production.

Pour l’exercice en cours, Antemeta table sur une nouvelle croissance organique de ses revenus, sans toutefois atteindre le niveau de l’exercice écoulé. Le retour à des ratios d’investissement IT plus ordinaires et l’environnement économique se traduisent par une plus grande « frilosité » des clients et des « niveaux de commande inférieurs ». Quant à la croissance externe, la société ne se l’interdit pas mais elle estime qu’il est encore trop tôt pour y songer.