Pendant plusieurs années l’équipementier a versé des pots de vins à des hauts fonctionnaires pour obtenir des contrats dans différents pays, notamment au Costa-Rica. D’autres procédures sont en cours.

L’équipementier Alcatel-Lucent va débourser 137,4 millions de dollars pour mettre fin à la procédure entamée contre lui par la justice américaine. Les autorités US reprochent à Alcatel d’avoir versé, depuis le milieu des années 90 jusqu’à la fusion avec Lucent en 2006, des pots de vin à des hauts fonctionnaires du Costa Rica, du Honduras, de Malaisie et de Taïwan afin de remporter des marchés dans ces pays.

Au cours de cette période, trois filiales de la société (Alcatel CIT, Alcatel de Costa Rica et Alcatel Standard) ont employé des intermédiaires qui « arrosaient » certains décideurs avec des fonds provenant de la maison-mère. L’équipementier a d’ailleurs reconnu avoir engrangé plus de 48 millions de profits de cette manière. Selon le Département de la Justice US, l’entreprise admet par ailleurs avoir utilisé ce procédé dans d’autres pays, notamment en Afrique.

En 2005, la justice française a lancé de son côté une procédure concernant des soupçons de corruption au Costa Rica pour décrocher des contrats avec la compagnie nationale d’électricité ICE. D’après nos informations, cette procédure est toujours en cours.

En 2004, le parquet général du Costa-Rica avait lui-aussi intenté une action civile contre Alcatel CIT pour obtenir des dommages-intérêts « au profit du peuple et du Trésor » en réparation notamment de la perte de prestige subie par le pays suite à cette affaire. Cette action a été abandonnée l’été dernier contre le versement de 10 millions de dollars.

Le feuilleton n’est pas terminé pour autant puisque la compagnie ICE a également entamé une procédure contre l’équipementier franco-américain afin d’obtenir, toujours dans le cadre de la même affaire de corruption, le versement de 59,8 millions de dollars de dommages-intérêts.

En 2009, Alcatel-Lucent a licencié tous ses agents soupçonnés de corruption. L’accord signé avec le Département de la Justice US comporterait par ailleurs une clause concernant l’évaluation par un superviseur indépendant français du respect par le groupe des législations anti-corruption.