Les pénuries de composants qui ont handicapé toute l’industrie IT ces derniers mois, n’ont pas épargné les grands équipementiers réseaux et télécoms. En première ligne : Cisco et Alcatel.

 

Les grands équipementiers télécoms n’ont pas fini de subir les conséquences des ruptures de composants qui sévissent depuis l’été dernier. Alcatel vient ainsi d’annoncer des résultats trimestriels désastreux – 515 millions d’euros de pertes pour  3,24 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en recul de 10% ? qu’il attribue à la pénurie de composants électroniques. « Nous avons constaté une forte demande pour nos produits, a ainsi expliqué Ben Verwaayen, le directeur général du groupe, cité par les Echos. Mais nous n’avons pas été capables de la transformer pleinement en chiffre d’affaires. »


La pénurie de composants c’est aussi l’argument invoqué par John Chambers, le CEO de Cisco, lors de sa dernière conférence partenaires US fin avril, pour justifier les retards d’approvisionnement qui ont émaillé les derniers mois. « Au plus fort de la pénurie, les délais ont atteint douze à quatorze semaines contre six en temps normal », atteste un top manager d’un des principaux intégrateurs de la marque en France.

Des perturbations qui se sont traduites par des décalages de projets essentiellemnt et par des tensions avec les clients. Mais contrairement à Alcatel, les partenaires de Cisco estiment n’avoir pas perdu de business de manière significative dans la mesure où Cisco n’était finalement pas le seul concerné.

Depuis quelques semaines, la situation s’est améliorée, sans toutefois revenir complètement à la normale, juge notre intégrateur Cisco. Ainsi les commutateurs Catalyst posent toujours problème. En revanche les produits de téléphonie et les commutateurs virtualisés Nexus ont retrouvé des délais acceptables.

Reste que ces dysfonctionnements sont révélateurs de l’extrème dépendance de toute l’industrie IT vis-à-vis des producteurs de composants asiatiques, et notamment chinois. Pour optimiser leurs marges, les grands fournisseurs ont massivement sous-traité leurs usines de fabrication au cours de la dernière décennie. La crise venue, ils ont drastiquement réduit leurs commandes, provoquant la faillite d’un nombre significatif de leurs sous-traitants. Lorsqu’ils les ont reprises fin 2009, l’offre n’était plus suffisante pour absorber la demande.