La directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) remplace la NFRD et vise à imposer plus de transparence sur les activités des entreprises et leurs conséquences sur l’environnement. Elle entre en vigueur au 1er janvier prochain et va concerner près de 50.000 entreprises européennes, dès 2025, sur l’exercice 2024 (contre 11.000 auparavant). Les PME qui le souhaitent pourront également publier une version simplifiée du reporting de durabilité, même si elles ne sont pas encore directement concernées par la nouvelle directive.
L’éditeur mayennais Tennaxia a interrogé des entreprises directement concernées en France et en Europe. 74% des répondantes déclarent que leur direction financière est désormais impliquée dans les sujets de durabilité. Leur comité exécutif s’implique également davantage dans le pilotage des indicateurs de performance extra-financière : 34% trimestriellement et 12% mensuellement, alors qu’en 2022, 55% des comités exécutifs ne les suivaient qu’annuellement. Cependant, le pourcentage des responsables RSE au sein des comités stratégiques n’a pas changé par rapport à l’an dernier (51%).
D’ici la fin de l’année, un peu plus de 70% des entreprises interrogées auront effectué des analyses de risques liés au changement climatique, selon Tennaxia. La biodiversité, la gestion de l’eau et de l’énergie, et les droits humains font leur entrée parmi les principaux risques ESG (Environnement, Social et Gouvernance) évoqués.
« La décarbonation est désormais intégrée dans les modèles d’affaire de l’entreprise, au-delà de la mesure de l’empreinte carbone », soulignait Solène Garcin-Charcosset, directrice de la division RSE de Tennaxia, lors de la dernière édition du salon Produrable.
Plus de la moitié des entreprises interrogées déclarent vouloir recruter de nouvelles personnes pour se préparer à la CSRD. Et pour cause : si 79% des organisations concernées suivent déjà les indicateurs qui leur seront demandés, 19% n’ont pas encore vérifié la concordance entre leurs propres indicateurs et ceux de la directive. 57% des entreprises soumises à la directive dès 2025 déclarent être encore mal, voire très mal informées, sur les obligations engendrées.
L’étude révèle également que la pression des banques et des investisseurs autour de ces sujets est beaucoup plus forte qu’auparavant (92%).
Méthodologie
L’étude est basée sur un questionnaire en ligne. Sur plus de 200 entreprises répondantes, 122 questionnaires ont été retenus pour la complétude des réponses : 11% de PME (51 à 250 salarié·e·s), 51% d’ETI (251 à 5000 salarié·e·s) et 38% de grandes entreprises. 58% des entreprises sont françaises et 42% viennent d’autres pays : Benelux, Italie, Portugal, Pays-Bas, Espagne. 54% des entreprises sont cotées en bourse. 62% des entreprises appliqueront la CSRD dès 2025, 35% dès 2026 et 3% dès 2027. 60% des entreprises répondantes sont déjà soumises à la NFRD.