Il semble bien que le vol de données dont a été victime Adobe début octobre ait été sous-estimé par l’éditeur. Du moins au début, lorsque celui-ci annonçait 3 millions de données dérobées.

Le gestionnaire de mots de passe LastPass, qui a analysé le contenu (dump) de la mémoire piratée, révèle sur son blog que ce dernier contient en fait plus de 150 millions d’éléments (emails, mots de passe chiffrés, noms, numéros de cartes de crédit avec date d’expiration, adresses…). Un problème sérieux quand on sait que plusieurs spécialistes de la sécurité ont réussi à reconstituer les mots de passe chiffrés.

Interrogé par nos confrères de Silicon, Adobe minimise la valeur de ce fichier qui selon lui contiendrait des comptes désormais inactifs ou encore des mots de passe périmés.

Un optimisme que ne partage pas Facebook qui vient de demander à ses membres – et ils sont semble-t-il nombreux – utilisant le même identifiant et le même mot de passe pour accéder à l’ensemble de leurs services en ligne, de changer leur password. Des identifiants Adobe périmés peuvent en effet être toujours utilisés par un internaute pour accéder à son compte Facebook ou à un autre site. Les hackers peuvent donc recycler avantageusement le fichier Adobe obsolète ou déclaré comme tel.

Microsoft prend également le problème au sérieux. Un porte-parole de la firme de Redmond a ainsi fait savoir sans plus de précision au Wall Street Journal que sa société prenait des mesures appropriées.

Appelé à la rescousse par Adobe, le spécialiste de la sécurité Stricture Consulting Group, a révélé que les mots de passes les plus utilisés par les clients de l’éditeur étaient les plus faciles à mémoriser et les plus simples à pirater.

Le plus populaire de ces derniers n’est autre que la suite « 123456 », utilisée par près de deux millions d’utilisateurs. Viennent ensuite « 123456789 » choisi par plus de 446.000 clients, « password » (346.000 utilisateurs), « adobe123 » (211.000 utilisateurs) et « 12345678 » (201.000 utilisateurs). Il y en a qui facilitent vraiment rl travail des hackers.