Red Hat abandonne l’hyperviseur Xen au profit de KVM au sein de son offre de virtualisation. Une offre prometteuse et peu onéreuse mais qui recèle encore quelques faiblesses.

 


Sous le bel acronyme de RHEV (Red Hat Entreprise Virtualization), Red Hat lance officiellement son offre de virtualisation qui repose désormais sur l’hyperviseur KVM et non plus Xen. Les configurations avec ce dernier restant activement supportées.  Côté serveur, le seul disponible pour l’instant, RHEV  se compose de deux modules livrés ensemble : RHEV Hypervisor (KVM) et RHEV Manager.

RHEV puise sa force dans KVM, un hyperviseur hors pair aux caractéristiques supérieures à celles de ses concurrents. Dans une empreinte mémoire inférieure à 100 Mo, KVM gère 96 cœurs, 1 To de mémoire et peut attribuer jusqu’à 16 cœurs et 64 Go par VM. KVM gère le partage des pages mémoires, le « multipath I/O » etc. Les performances annoncées par Red Hat tendent à démontrer un très faible « overhead » au niveau des applications par rapport à des configurations natives. Outre les versions 3 à 5 de RHEL, cet hyperviseur accepte Windows Server 2003 et 2008 comme OS hébergés.

Mais, le module Manager, qui exploite tout le potentiel de KVM (gestion de la charge, migration à chaud, haute disponibilité) et assure les fonctions de base d’administration (configuration, provisioning…) pêche encore au niveau des fonctions d’administration et d’automatisation de l’environnement au fur et à mesure que l’on s’éloigne de KVM. Ainsi, la console de management n’est pas encore supportée sous la version 2008 de Windows Server. Il faut disposer de 2003.

Quatre à sept fois moins cher que la concurrence

Au final, la liste des fonctions de RHEV est plus complète que celle de la suite Hyper-V R2, mais moins que celle de vSphere. Surtout, la gratuité du code et un support facturée entre 400 et 600 euros par processeurs physiques et par an place RHEV dans des coûts quatre à sept fois moindres selon qu’il est comparé à l’offre de Microsoft ou de VMware.

RHEV arrive dans les délais annoncés. En revanche, il paraît encore un peu isolé. Autour de son annonce, point de coalition, d’union, de partenariat, juste les déclarations rituelles de soutien (Cisco, IBM, HP, Symantec) parmi lesquelles ne figure encore aucun fournisseur de stockage. D’ailleurs, la fonction migration à chaud des ressources de stockage est encore absente de RHEV.

L’écosystème se mettra progressivement en place au cours de l’an prochain. A cette époque, Red Hat devrait avoir livré le pan client de RHEV. Au menu, un hyperviseur de type 1 (natif) et RHEV Manager for Desktop qui reposera sur SolidICE et SPICE. SolidICE est une infrastructure de postes virtuels (VDI, Virtual desktop infrastructure). Quant au protocole SPICE, il permet d’optimiser les flux multimédias sur le réseau.