Les attaques récentes qui ont paralysé les hôpitaux de Dax et de Villefranche-sur-Saône ont mis une fois de plus l’activité des cyberpirates sous les projecteurs. « C’est une menace sérieuse, parfois vitale qui touche tous les secteurs », a reconnu Emmanuel Macron en annonçant un plan de 1 milliard d’euros pour renforcer la sécurité des systèmes sensibles. De ces fonds, 720 millions proviendront du secteur public au travers de France relance et du Programme d’investissement d’avenir, et 319 smillions d’euros seront injectés par le secteur privé.

Dans son discours, le chef de l’Etat a notamment mis en exergue les progrès réalisés par l’ANSSI depuis 2017 et par la filière française en général. « Nous sommes les plus avancés dans la réponse (aux cyberattaques) », a-t-il affirmé.

La moitié du milliard d’euros, dont 290 millions seront financés par le secteur public, soutiendra « la R&D et le développement de nouvelles technologies souveraines et la création d’un écosystème plus soudé, plus performant qui sera réuni dans un campus cyber, lequel ouvrira ses portes à l’automne ». Les ambitions pour la filière sont énormes : multiplier par trois son chiffre d’affaires pour atteindre les 25 milliards d’euros, doubler le nombre d’emplois (passant de 37.000 à 75.000), structurer la filière, repositionner la France par rapport à la concurrence internationale en nombre d’entreprises, et faire émerger trois licornes françaises en s’appuyant sur les grandes start-up du secteur, notamment celles membres du French Tech. L’objectif est également d’augmenter de 20% le dépôt de brevets et de doubler la part des exportations pour la faire passer à 40%.

Une somme de 148 millions, dont la moitié financée par l’Etat, sera utilisée pour renforcer les synergies de la filière, notamment au travers du campus cyber qui sera établi à La Défense (Hauts-de-Seine) et qui devrait accueillir à terme un millier d’experts.

Un montant de 176 millions d’euros, dont 156 millions d’euros seront injectés par le secteur public, sera utilisé pour soutenir l’adoption de solutions de cybersécurité. « Il faut soutenir l’adoption de solutions cyber par les petites et moyennes organisations publiques et privées, qui permettent de réagir plus vite et de mettre en place des barrières quand on est attaqués », a déclaré Emmanuel Macron qui souhaite également qu’une partie de ces fonds serve à diffuser une véritable culture de la cybersécurité, notamment au travers de formations.

Enfin, 200 millions d’euros seront destinés à des investissements directs de l’État dans des entreprises de cybersécurité.

Le président a bien entendu évoqué les dispositions spécifiques du plan en faveur du secteur de la santé. « Nous allons accentuer les actions en faveur des hôpitaux en mettant en place un observatoire permanent du niveau de sécurité des établissements de santé, nous allons sensibiliser à la cybersécurité en l’intégrant dans les cursus de formation. Une montée en puissance du Service national de cybersurveillance en santé sera portée par l’Agence nationale de santé », a-t-il déclaré. Il a par ailleurs souhaité « que pour chaque programme numérique les structures de santé consacrent 5 à 10% de leur budget à la cybersécurité, notamment pour le maintien en condition de sécurité des systèmes d’information dans la durée ». Pour ce faire, il a promis que l’Etat augmentera le budget du numérique et celui de cybersécurité. « Au total, 350 millions d’euros provenant des deux milliards d’euros du Ségur de la santé seront dédiés à renforcer la sécurité des systèmes d’information de santé impliqués dans les échanges de données du parcours de soin », a-t-il affirmé. Il a garanti que cet investissement clé pour la sécurité des systèmes sera réévalué chaque année en fonction des besoins.

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