Profitant du Forum économique de Davos, la Commission européenne lance avec le soutien de plusieurs poids lourds du secteur des TIC un vaste programme européen en faveur de la formation et de l’emploi.

« Pas moins de 700 000 postes sont à pourvoir dans le secteur européen des TIC tandis que la compétitivité de l’Europe se dégrade. Le nombre d’emplois dans le domaine du numérique est en augmentation – 3 % par an en cette période de crise – mais le nombre des nouveaux diplômés en TIC et des autres travailleurs qualifiés dans ce domaine décline. » Ce constat est celui de la Commission européenne que l’on découvre dans un communiqué publié à l’occasion du Forum économique de Davos.

Bruxelles estime qu’il est urgent d’agir. « La jeunesse européenne a besoin d’actes et non de paroles; quant aux entreprises actives en Europe, elles doivent disposer du personnel adéquat, faute de quoi elles délocaliseront leurs activités », insiste le document.

Pour combler le déficit de compétences, la vice-présidente de la Commission européenne, Nelly Kroes, a décidé de mobiliser les entreprises, les partenaires sociaux et les acteurs de la formation à ses côtés. « La Commission fera sa part du travail, mais elle ne peut tout assumer seule », justifie-t-elle.

Bruxelles va donc recueillir les promesses de création d’emplois, de stages, de lieux de formation, de financement pour le démarrage d’activités, de formations universitaires gratuites en ligne, et autres actions destinées à réaliser cet objectif. Des sociétés telles que Nokia, Telefónica, SAP, Cisco, HP, Alcatel-Lucent, Randstad, ENI, Telenor Group et ARM, ainsi que la communauté des DSI, le CEPIS (Conseil européen des associations de professionnels de l’informatique) et l’association DigitalEurope (qui regroupe des entreprises du secteur électronique) se sont engagés à agir. Une grande conférence rassemblera tous ces acteurs, et les autres qui souhaitent soutenir l’initiative, les 4 et 5 mars prochains. Celle-ci devrait déboucher sur une « Grande coalition en faveur des compétences et des emplois dans le secteur du numérique » (« Grand Coalition for Digital Skills and Jobs »).

Pour la réussite de ce projet particulièrement ambitieux, la Commission recherche à présent des collaborations actives dans des domaines tels que la formation au service de l’entreprise, l’aide à la mobilité professionnelle, la certification des compétences, l’amélioration des programmes scolaires et universitaires, ou encore la sensibilisation et la mise en place d’un environnement propice pour les jeunes entreprises innovantes.

Un domaine d’action concret pourrait être celui des « chèques formation». Les modèles allemand et espagnol de crédit à la formation ont en effet prouvé leur efficacité, puisque 60 % à 70 % des 20.000 participants à ces formations auraient obtenu un emploi grâce à ce mécanisme. Un modèle que Bruxelles aimerait reproduire et étendre à l’échelle de l’Europe.

Une autre composante essentielle de la coalition sera l’aide à la mobilité qui devrait prendre des formes diverses, telles que le soutien à l’apprentissage de l’anglais, l’aide à la mobilité des chômeurs ou encore la certification des compétences basée sur un référentiel européen («eCompetence Framework») remanié.

La Commission va également lancer «Startup Europe», une plateforme d’outils et de programmes destinée à faciliter la création de startups actives sur internet.