Le PDG d’Intel, Pat Gelsinger, a perçu une rémunération totale de 179 millions de dollars en 11 mois en 2021, selon le dépôt de procuration d’Intel auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis.

Négociée en privé, avant sa nomination en février 2021, la somme se décompose ainsi : un salaire de base de 1,1 million de dollars, une prime d’embauche en espèces de 1,75 million de dollars, 140,4 millions de dollars en actions, 29,1 millions de dollars en attributions d’options sur actions, 5,1 millions de dollars en vertu d’un plan d’incitation sans participation ainsi que d’autres rémunérations diverses s’élevant chacune à un million de dollars environ.

La rémunération médiane des 121.000 employé.e.s d’Intel étant de 104.400 dollars, celle de Pat Gelsinger est de 1.711 fois supérieure en 2021.

Une étude de l’Economic Policy Institute indique que sur 40 ans, entre 1978 et 2018, la rémunération des PDG aux Etats-Unis a bondi de 940% alors que le salaire moyen des employé.e.s n’a augmenté que de 12%.

Pour mémoire, Tim Cook, le CEO d’Apple, a gagné 100 millions de dollars en 2021, soit 1.477 fois plus qu’un salaire annuel moyen au sein de la firme de Cupertino.

« Le comité de rémunération a tenu compte de la valeur de la rémunération à laquelle M. Gelsinger a renoncé en quittant son ancien employeur, de ses compétences uniques, de la concurrence féroce sur le marché des cadres supérieurs talentueux, de l’ampleur de la transformation entreprise par la société et, enfin, de l’importance de créer et d’assurer un alignement avec nos actionnaires », déclare Intel à la SEC.

La rémunération directe de Pat Gelsinger pour 2022 est fixée à 26,3 millions de dollars, dont un salaire de base de 1,25 million de dollars, un objectif de prime annuelle en espèces de 275% dans le cadre du plan de prime annuelle de performance des cadres d’Intel et une opportunité de primes annuelles et trimestrielles en espèces de 3,57 millions de dollars, ainsi qu’une prime en actions à long terme de 21,5 millions de dollars. Ce montant, pour la rémunération directe seulement, est « basé sur nos sociétés homologues, pour un PDG ayant à la fois une grande expérience et une expertise technique unique dans la technologie des activités de notre société », selon la direction d’Intel.

L’étude de l’Economic Policy Institute réfute la notion d’une rémunération des PDG proportionnelle à leur expérience et compétences : « Les CEO sont payés en raison de leur capacité à négocier et fixer le montant de leur salaire, et non parce qu’ils participent à une augmentation de la productivité de leur entreprise ou possèdent des compétences spécifiques ou supérieures ».