L’acquisition d’Arm par Nvidia est-elle sur le point de capoter ? Le fabricant américain de puces est sur le point de renoncer à son projet a rapporté mardi Bloomberg en citant des sources proches du dossier. Selon l’agence de presse, Nvidia  a fait savoir à ses partenaires qu’il était peu probable que l’opération aboutisse. En parallèle, SoftBank accélère les préparatifs en vue de d’une introduction en Bourse d’Arm. Le groupe japonais propriétaire du concepteur de puces depuis 2016 chercherait ainsi un moyen alternatif à la vente pour obtenir des liquidités.

Officiellement, Nvidia n’a pas encore reconnu son échec. « Nous continuons à tenir les points de vue exprimés en détail dans nos derniers dépôts réglementaires – que cette transaction offre une opportunité d’accélérer le développement d’Arm et de stimuler la concurrence et l’innovation », a déclaré le porte-parole de Nvidia à la presse suite à la publication de Bloomberg.

Un possible abandon de l’accord n’est pourtant pas vraiment une surprise, tant les obstacles se sont accumulés depuis l’annonce du projet d’acquisition pour 40 milliards de dollars en septembre 2020. Craignant que l’opération ne remette en cause la neutralité d’Arm et mette Nvidia en position quasi monopolistique, les grands régulateurs se sont tous lancés dans un examen minutieux de l’accord dont l’issue parait de plus en plus compromise.

Le mois dernier, les autorités de régulation américaine ont ainsi intenté une action en justice pour bloquer l’opération. La Commission européenne et les autorités britanniques ont annoncé de leur coté l’ouverture d’une enquête approfondie. La bataille s’annonçait tout aussi longue et incertaine du coté des régulateurs chinois en raison des tensions géopolitiques avec les États-Unis.

Nvidia qui, au moment de l’annonce de l’accord, avait prévu de  boucler la transaction en 18 mois avait manifestement sous-estimé les difficultés. L’accord à une validité de 24 mois après sa signature et il peut être prorogé. En cas d’abandon, Nvidia devrait verser une indemnité de rupture de 1,25 milliard de dollars selon Bloomberg.