Alors que la 5G n’en est encore qu’à ses premiers balbutiements, l’Europe – tout comme la Chine et les Etats-Unis – pense déjà à la 6G. Un projet baptisé Hexa-X vient en effet de voir le jour avec le concours financier de la Commission européenne. Portée par Nokia, le projet rassemble une vingtaine de partenaires parmi lesquels Ericsson, Atos, Orange, Intel, le CEA, Siemens, Telefonica et de nombreuses universités (Pise, Madrid, Aalto, Turin, Dresde…), la France étant absente du bataillon de ces dernières.

« Alors que la 5G nous a permis de consommer des médias numériques partout et à tout moment, la technologie du futur devrait nous permettre de nous intégrer dans des mondes entièrement virtuels ou numériques », expliquent les responsables du projet. « Dans le monde de 2030, l’intelligence humaine sera augmentée en étant étroitement couplée et étroitement liée au réseau et aux technologies numériques. Grâce aux progrès de l’intelligence artificielle, les machines peuvent transformer les données en raisonnement et en décisions qui aideront les humains à mieux comprendre et agir dans notre monde. Alors que les machines domestiques et industrielles d’aujourd’hui se transforment en essaims de robots et de drones polyvalents, de nouvelles interfaces haptiques et de pensée homme-machine pour les contrôler de n’importe où devraient faire partie intégrante du futur réseau. »

Techniquement, la 6G devrait permettre des débits binaires extrêmes (accès de l’ordre de centaines de Gbps à quelques Tbps), des latences « imperceptibles », une capacité quasiment infinie et une localisation et une détection de précision, « poussant les performances des réseaux à un bond au-delà de ce qui est possible avec la 5G ».

Elle regroupera plusieurs types de ressources (communication, données, traitement de l’IA..), qui se connectent à différentes échelles, allant, par exemple, de réseaux internes, intra-machine à des réseaux étendus, pour aboutir à un énorme écosystème numérique sûr, performant, intelligent et hétérogène.

Le projet a également une dimension « utopique », la 6G devra en effet réduire l’empreinte environnementale mondiale des TIC et aboutir à une économie circulaire et à un monde durable. Ses membres se fixent également comme objectif « la promotion des valeurs européennes de sécurité, la confiance et la protection de la vie privée ainsi que l’objectif de souveraineté technologique de l’UE visant à promouvoir une Europe démocratique ouverte, digne de confiance et plus profonde à l’ère numérique. »

Comme on le voit, un vaste programme.