Les apports de l’IA générative pour le génie logiciel sont l’une des opportunités les plus prometteuses pour les ESN et leurs clients. Une étude conduite par Capgemini auprès de 1000 cadres dirigeants et 1000 professionnels du développement, dans de grandes entreprises de plus d’un milliard de dollars de chiffre d’affaires, témoigne d’une adoption rapide de la technologie, de bénéfices concrets mais aussi des risques graves posés par un cadre de mise en œuvre encore balbutiant.

L’IA générative est déjà utilisée par 46% des ingénieurs logiciels mais ce taux devrait progresser à 59% en 2025 et presque doubler pour atteindre 85% en 2026. À noter que seulement 17% des ingénieurs utilisent actuellement l’IA générative avec des outils mis à leur disposition officiellement.

Bien que la plupart des cas d’utilisation en sont aux premiers stades d’adoption, les trois qui arrivent en tête sont l’assistance au codage (39%), à l’UX Design (37%) et à la génération de demandes de propositions (RFP) (33%). La révision du code, le débogage et la génération d’User Stories sont également exploités par près du tiers des ingénieurs logiciels.

En termes de bénéfices, l’IA générative est d’abord plébiscitée pour le développement de fonctionnalités et de services logiciels innovants, comme le rapportent 61 % des organisations interrogées. Elle permet aussi d’améliorer la qualité globale des logiciels (49%) et la productivité (41%).

Les gains de productivité sont estimés de 7 à 18% selon les organisations. Des gains de temps records de 35% sont obtenus pour le codage et la création de documents. Ils sont mis à profit par les ingénieurs principalement pour le développement de nouvelles fonctionnalités logicielles (50 %) et pour le perfectionnement (47 %). Seulement 4% des organisations déclarent vouloir en faire un levier pour réduire leurs effectifs.

La technologie a aussi un impact positif sur la satisfaction au travail des utilisateurs (69% chez les seniors et 55% chez les juniors). Globalement 78% estiment que l’IA générative peut améliorer la collaboration entre les équipes métiers et technologiques.

Bien que l’enquête porte sur de très grandes entreprises, seulement 27% d’entre elles se considèrent convenablement équipées en termes de plateformes et d’outils. Les compétences (32%) et le cadre de gouvernance (44%) sont également à un niveau relativement bas. Il en résulte une utilisation sous les radars, avec encore 63% de professionnels du logiciel utilisant des outils non autorisés.

« Cette utilisation incontrôlée de l’IA générative peut exposer les organisations à une multitude de risques, notamment des erreurs fonctionnelles, des failles de sécurité et des problèmes juridiques tels que des codes hallucinés, des fuites de code et des problèmes de propriété intellectuelle, soulignant ainsi la nécessité d’une gouvernance et d’une surveillance appropriées », mettent en garde les auteurs de l’étude. Les entreprises seront contraintes d’investir encore lourdement pour prévenir ces risques.