Les difficultés s’amoncèlent pour Amazon. Grand bénéficiaire de la période des confinements, le géant américain du commerce en ligne et du cloud a fait part de conditions nettement plus dégradées pour la fin son exercice. Les ruptures d’approvisionnement, les problèmes de chaines logistiques et d’embauche pèsent de plus en plus sur ses coûts. Résultat, ses bénéfices ont chuté de moitié lors de son troisième trimestre clos fin septembre.

Les revenus de l’ensemble des activités s’établissent à 110,8 milliards de dollars, en hausse de 15%. Le bénéfice net est de 3,2 milliards de dollars, soit 6,12 dollars par action diluée, contre 6,3 milliards de dollars et 12,37 dollars par action un an plus tôt. Amazon manque toutes les attentes des analystes, qui tablaient sur un chiffre d’affaires de 111,6 milliards de dollars, un bénéfice de 5 milliards de dollars  et un bénéfice par action de 8,92 dollars.

Heureusement ses activités cloud continuent de tourner à plein régime. Au troisième trimestre, Amazon Web Services (AWS) a progressé de 39% pour atteindre 16,1 milliards de dollars. Un  bon chiffre même si Microsoft a annoncé la veille un bond de 50% des revenus d’Azure. On peut aussi noter que sur ce trimestre l’ensemble des revenus cloud de Microsoft (20,1 Mds $) dépassent de quatre milliards de dollars ceux d’AWS.  Le bénéfice trimestriel d’AWS est 4,8 milliards de dollars contre 3,5 milliards de dollars sur le même trimestre un an plus tôt.

Si l’on regarde les ventes globales par activités, 65,5 milliards proviennent des ventes d’Amazon en Amérique du Nord, 29,1 milliards des ventes à l’international et 16,1 milliards des activités d’AWS. Autre indicateur intéressant, pour la première fois les ventes de services (AWS, publicité, services Prime, services de ventes tiers) ont dépassé les ventes de détail, avec respectivement 55,9 et 54,9 milliards de dollars.

Le nouveau PDG Andy Jassy n’a pas caché que la situation risquait d’empirer au quatrième trimestre : «Nous anticipons plusieurs milliards de dollars de coûts supplémentaires dans notre activité de service aux consommateurs, à mesure que nous naviguons dans les problèmes de pénuries de main-d’œuvre, de hausses de salaires, de difficultés de chaîne mondiale d’approvisionnement, et de hausses de coûts de fret de transport maritime», a-t-il expliqué dans le communiqué du groupe. « Cela nous coûte cher à court terme, mais c’est la bonne priorité pour nos clients et partenaires », a-t-il précisé.

En raison de la hausse de ses coûts, Amazon pourrait voir ses bénéfices disparaitre au quatrième trimestre. Il s’attend en effet à un bénéfice d’exploitation entre 0 et 3 milliards de dollars. Les revenus sont quant à eux  attendus entre 130 et 140 milliards de dollars.