Avec la forte croissance du cloud computing et la pénurie persistante de composants pour les infrastructures de centres de données, les hyperscalers peinent à répondre à la demande. Microsoft dont l’activité Azure a bondi de 46% au premier trimestre semble particulièrement affecté.

« Plus de deux douzaines de centres de données Azure dans des pays du monde entier fonctionnent avec une capacité de serveur limitée disponible pour les clients, selon deux gestionnaires actuels de Microsoft aux prises avec le problème et un ingénieur qui travaille pour un client majeur », révélait début juillet The Information. « Et dans plus d’une demi-douzaine de centres de données Azure, dont un clé dans le centre de l’État de Washington et d’autres en Europe et en Asie, la capacité des serveurs devrait rester limitée jusqu’au début de l’année prochaine ».

L’an dernier, Microsoft avait déclaré vouloir construire chaque année de 50 à 100 nouveaux centres de donnée mais les difficultés d’approvisionnement ou liées à l’inflation rendent l’atteinte de cet objectif difficile, rappellent nos confrères de ZDnet. « Notre priorité reste d’assurer la continuité des activités pour les clients. En plus de gérer et de planifier la croissance, nous équilibrons activement la charge au besoin. S’il devient nécessaire de mettre en place des restrictions de capacité, nous limiterons d’abord les essais et les charges de travail internes pour donner la priorité à la croissance des clients existants », a déclaré un porte-parole de Microsoft.

Selon le suivi du site Dgtl infra, Microsoft exploitait en avril plus de 200 centres de données, organisés en 78 régions (dont 59 déjà en exploitation) et 164 zones de disponibilité (dont 113 en exploitation). Mais face à la situation de pénurie, le géant de Redmond se voit donc contraint de faire des arbitrages au profit des clients existants et d’imposer des quotas. L’autre option proposée aux clients de prendre des capacités dans d’autres régions moins sollicitées n’est pas toujours réalisable, à la fois pour des raisons de coût, de performances et de conformité.

Aidan Finn, un partenaire MVP (Most Valuable Professional) de Microsoft et consultant pour la société de services norvégienne Innofactor, donne quelques conseils sur son blog pour prévenir un manque de capacité. Tout d’abord, il déconseille d’utiliser la fonction de mise à l’échelle automatique car les capacités libérées lorsque l’activité est faible ne pourront pas toujours être réallouées par la suite.

L’autre conseil de bon sens, est d’anticiper les besoins importants de capacités, par exemple pour une migration à venir. Microsoft propose un programme de réservations pour Azure, avec des plans d’engagement d’un ou trois ans, notamment pour les machines virtuelles. Ces réservations permettent d’obtenir des réductions mais elles impliquent de commencer à payer dès la réservation (en une fois ou mensuellement) pour ses besoins de capacités futures. En résumé, que ce soit chez Microsoft ou chez les autres hyperscalers, mieux vaut oublier temporairement la promesse de capacités illimitées à la demande dans le cloud.