Microsoft a pris en compte certains points soulevés par la plainte d’OVHcloud et Nextcloud auprès de l’UE pour pratique anticoncurrentielle, avec la mise en œuvre de nouvelles règles mondiales de licence logicielle à partir du 1er octobre. Tout en prenant acte de cette avancée, le groupe français dirigé par Octave Klaba précise que « les inquiétudes exprimées au sujet des ventes liées, de l’interopérabilité ou des crédits Azure associés à l’utilisation d’Office 365 ne semblent pas à ce jour prises en considération ».

Les autres acteurs européens du cloud, dont Nextcloud et Scaleway, restent également sur leur garde face à un géant de Redmond qui veut calmer les inquiétudes des clients et se montrer plus flexible en attendant de savoir si la Commission européenne va donner suite à la plainte d’OVHcloud. « Avec cette annonce, Microsoft nous dit qu’ils ont conscience d’avoir dépassé une ligne. C’est désormais aux clients de se saisir des nouvelles règles pour migrer vers des clouds européens. Mais l’inertie étant favorable aux acteurs en place, le mal est fait », regrette Yann Lechelle, le directeur général de ScaleWay, auprès de notre confrère des Echos.

Pour rappel, jusqu’ici, les clients de Microsoft ne pouvaient pas migrer dans le cloud sans devoir payer de nouvelles licences logicielles, sauf à choisir le cloud Azure de Microsoft. Dès le 1er octobre, la migration des licences logicielles déjà payées sera possible, hormis vers les clouds des « fournisseurs répertoriés » du type Amazon Web Services, Google Cloud, Microsoft Azure et Alibaba.

C’est là que le bât blesse car cette exclusion qui agace plusieurs concurrents géants du cloud pourrait également empêcher les fournisseurs de cloud européens d’associer leurs services à ceux de Google, Alibaba ou Amazon afin d’assurer la redondance que demandent des entreprises.