Selon CRN, le Bureau des programmes de conformité des contrats fédéraux (OFCCP) du département du Travail américain, qui supervise les pratiques de recrutements des entreprises travaillant pour les autorités fédérales souhaite modifier sa plainte de 2017 accusant Oracle de discrimination envers les femmes et les minorités et de favoriser le recrutement de travailleurs indiens, une main d’œuvre moins coûteuse. Les données reçues par l’OFCCP en octobre et novembre 2017 renforcent les revendications initiales, a indiqué le bureau dans sa requête, tout en confirmant que des « discriminations flagrantes » sont établies depuis 2013. « Oracle discrimine les employés de sexe féminin, afro-américains et asiatiques qui travaillent au siège de Redwood Shores, en Californie, à la fois en matière de recrutement et de rémunération », indique l’OFCCP.

Celui-ci allègue qu’Oracle discrimine ces salariés en se basant sur le salaire précédent pour fixer le salaire initial et en poussant les minorités vers des carrières moins bien rémunérées. Pour étayer ses propos, il affirme que l’éditeur préférait recruter les nouveaux diplômés des universités et des collèges asiatiques à tous les autres. Il  indique qu’entre 2013 et 2016, sur environ 500 recrutements de nouveaux collaborateurs, 90% concernaient des Asiatiques. Il précise que depuis plusieurs années, Oracle n’a pas embauché un seul jeune diplômé noir ou hispanique.

Le contrôleur fédéral de l’embauche accuse par ailleurs la firme de Redwood Shores de détruire des informations sur ses recrutements qu’il était tenu de conserver tout au long de la procédure judiciaire.

Oracle dément ce qu’il décrit comme des fausses allégations et des défaillances de l’OFCCP « reposant sur des statistiques bien choisies plutôt que sur la réalité ». « Nous respectons nos obligations réglementaires, nous nous engageons en faveur de l’égalité et sommes fiers de nos employés », a fait savoir l’entreprise par la voix de son directeur juridique, Dorian Darley. Il est vrai que, comme le rappellent nos confrères, cette affaire – qui devrait être examinée par le bureau des juges de droit administratif du département du Travail des États-Unis – peut menacer les contrats gouvernementaux d’Oracle et de ses partenaires, qui représentent un chiffre d’affaires d’environ 100 millions de dollars par an.

Lors du dépôt de la plainte en 2017, un représentant d’Oracle avait affirmé que celle-ci était « motivée par des raisons politiques ».