Atos débute l’année de la pire de la pire des manières avec un nouvel avertissement sur ses résultats 2021. Si les résultats définitifs ne seront présentés que le 28 février, le géant français des services numériques se voit obligé d’informer les investisseurs des mauvaises nouvelles, tant le bilan à venir diffère de ses objectifs, déjà revus à la baisse en juillet dernier. Sans surprise la sanction est sévère, avec un plongeon du titre jusqu’à -20% en séance et de -16,82% à la clôture lundi, qui le ramène à ses niveaux de 2012.

Du coté des revenus, Atos visait initialement une croissance annualisée entre 3,5% et 4%, puis après son « warning » de l’été dernier n’attendait plus qu’un chiffre d’affaires « stable ». Le groupe fait désormais état d’un chiffre d’affaires annuel non audité de l’ordre de 10,8 milliards d’euros en baisse de 2,4%. Même glissement pour la marge opérationnelle attendue d’abord entre 9,4% et 9,8% puis corrigée à 6% et désormais à 4%. Le plus gros écart concerne le flux de trésorerie disponible qui était attendu positif de 550 à 600 millions d’euros et qui sera finalement négatif de 420 millions d’euros.

Dans son communiqué, Atos lie ces écarts à quatre facteurs : la hausse des coûts non prévue liée à un contrat de services financiers au Royaume-Uni, des décalages de projets importants en Big Data et communications unifiées, des reports d’accords finaux avec des grands clients sur 2022 et une réduction des activités de revente de matériels et logiciels. Leur impact négatif est respectivement de 70, 90, 30 et 50 points de base.

Rodolphe Belmer, ancien patron d’Eutelsat et directeur général d’Atos depuis une semaine a essayé de rassurer en déclarant que « la plupart des éléments constituant ces écarts importants sont non-récurrents ». « L’écart majeur portant sur le flux de trésorerie disponible résulte essentiellement du besoin en fonds de roulement », a-t-il précisé.

Le successeur d’Elie Girard a annoncé qu’il présenterait fin février au conseil d’administration une nouvelle organisation, et au deuxième trimestre un plan « qui détaillera les moteurs de ce redressement ». « Je suis convaincu que le groupe possède les atouts nécessaires et tous les talents pour se redresser et se transformer rapidement », a-t-il ajouté. Reste maintenant à attendre le 28 février pour connaitre les objectifs 2022 et à espérer qu’ils seront tenus.