Voyager en télétravaillant. Telle est la promesse iconoclaste d’Holiworking, une jeune société créée par l’ex-dirigeant de l’hébergeur DRI Gaël Brisson, qui permet aux salariés d’aller vivre 3 à 12 mois à l’étranger tout en poursuivant leur collaboration avec leur employeur en France. La société a conçu pour cela un cadre juridique sécurisé sans surcoût pour l’employeur qui garantit au salarié de continuer à toucher 80% à 100% de sa rémunération nette mensuelle pendant la durée de son séjour tout en bénéficiant d’une protection sociale et prévoyance.

Holiworking s’occupe des démarches administratives associées à l’expatriation (visa, écoles, immigration…), de la mise à disposition d’un espace de coworking dans le pays d’accueil, ainsi qu’un référent local chargé de faciliter l’insertion du salarié expatrié sur place.

Ayant lui-même beaucoup voyagé et vécu à l’étranger, Gaël Brisson est convaincu que l’international est un facteur d’enrichissement personnel et, par rebond, professionnel pour les individus. Mais pour avoir dirigé des entreprises IT depuis une vingtaine d’années, il est bien conscient qu’il est difficile de concilier soif légitime de développement personnel des salariés avec les enjeux business de l’entreprise. C’est donc avec sa double casquette de chef d’entreprise et de passionné d’international que Gaël Brisson a abordé le sujet et a créé Holiworking en août 2020.

Le salarié signe un avenant à son contrat stipulant qu’il souhaite bénéficier d’une « mobilité à l’international pour convenance personnelle ». Pendant son séjour à l’étranger, c’est Holiworking qui perçoit son salaire chargé et qui en dispose pour payer les différentes cotisations, prélever sa commission et reverser le salaire net convenu (en moyenne 90% du net perçu en France).

Pour Gaël Brisson, cette formule est un moyen pour les entreprises de fidéliser leurs talents en leur permettant d’aller vivre des expériences enrichissantes sans pour autant les obliger à démissionner ou à prendre un congé sabbatique. Et pour les salariés, c’est très rassurant car leur mission se poursuit sans rupture et ils sont assurés de revenir à l’issue de leur séjour.

Holiworking propose actuellement sept destinations possibles, trois en synchrone (Afrique du Sud, Cap Vert, Ile Maurice) et quatre asynchrone – plus d’une demi-journée de décalage – (Thaïlande, Indonésie, Costa Rica et Mexique). À terme, la société espère pouvoir en proposer au moins une vingtaine. À noter qu’elle propose une formule « globe-trotter » qui permet d’alterner des périodes dans l’entreprise et à l’étranger et de multiplier les destinations.

Holiworking revendique actuellement 5 holiworkers en séjour à l’international et 70 projets identifiés pour l’année en cours. Une vingtaine de sociétés relaient son offre auprès de tout ou partie de leurs salariés. Parmi elles, plusieurs sociétés du secteur IT : Next Decision, Velvet Consulting et Isatech. Holiworking, qui compte 8 salariés et qui a levé 1 M€ en octobre dernier, espère atteindre le point mort début 2023 avec une cinquantaine d’holiworkers en vitesse de croisière.