À l’instar d’autres prestataires IT tels LDLC, le premier intégrateur Divalto vient de passer à son tour à la semaine de quatre jours payés cinq. La mesure s’applique depuis le 7 janvier à l’ensemble des 110 salariés métropolitains de l’entreprise. Son instigateur n’est autre que son président – et unique actionnaire – Nizar Alachbili. Il voit trois avantages principaux à cette initiative. Elle répond d’abord à une aspiration des salariés à un rééquilibrage de leur vie personnelle et professionnelle. Latente autrefois, cette aspiration est devenue centrale depuis la crise sanitaire et a même pris le dessus sur les considérations salariales qui prédominaient avant, estime Nizar Alachbili.

Autre avantage de la semaine des quatre jours : elle permet de répondre de manière pragmatique aux enjeux d’égalité femmes-hommes. Si les taux de salaires/horaire sont globalement identiques dans l’entreprise entre les hommes et les femmes, ces dernières restaient désavantagées en salaire effectif (et en avancement) par rapport aux hommes, étant plus souvent en temps partiel (quatre-cinquièmes).

Enfin, Groupe Ténor espère que la semaine de quatre jours aura des implications positives sur son bilan carbone, et notamment sur celui de sa flotte de 90 véhicules de fonction. Ceux-ci resteront théoriquement au garage 20% du temps, voire plus, l’accord RH qui institue la semaine de quatre jours établissant aussi une journée de télétravail par semaine pour chacun.

Pour autant, la faisabilité de la semaine de quatre jours était loin d’être évidente pour l’entreprise, dont le modèle repose à 70% sur la facturation de journées/homme-femme. Qui dit moins de jours travaillés, dit moins de facturations. Une logique d’autant plus difficile à dépasser que les carnets de commandes de l’entreprise sont pleins et que les équipes de production étaient déjà en tension depuis des mois.

Pour convaincre son comité de direction, Nizar Alachbili a usé de l’argument suivant : « nous allons certes perdre en productivité à l’échelle individuelle mais nous allons en gagner à l’échelle collective ». Comment ? En passant à la semaine de quatre jours, l’entreprise va augmenter son attractivité. Elle va donc pouvoir attirer plus de talents et donc augmenter sa production. Autre facteur de productivité : des équipes plus épanouies tendent à produire mieux. L’entreprise espère que les gains de qualité compenseront à terme le manque à gagner en jours facturés.

Si l’assertion reste encore à démontrer, celle du renforcement de l’attractivité de l’entreprise se vérifie déjà. « À ma connaissance, nous n’avons pas enregistré de démission depuis le 8 octobre, date d’annonce du projet d’adoption de la semaine de quatre jours aux salariés, remarque Nizar Alachbili. Dans le même temps, nous avons réussi à finaliser dix nouveaux recrutements et dix autres sont en cours ». Des recrutements salutaires dans le contexte actuel de l’entreprise dont le succès commercial surpasse largement la capacité de production.

Pour y remédier, le chef d’entreprise vient d’annoncer un plan de recrutement de 50 personnes pour l’exercice en cours. Sachant que le gisement de profils expérimentés dans l’écosystème Divalto est par nature limité, Nizar Alachbili a pris la décision de recruter des consultants, des développeurs et des chefs de projets en provenance d’autres écosystèmes et de les former en interne. Au passage, le dirigeant ne s’interdit pas de relancer sa politique de croissance externe. Celle-ci avait été mise en pause depuis deux ans pour mettre l’accent sur la marge et l’excellence opérationnelle.

L’entreprise en a profité pour travailler sa satisfaction clients, notamment sur la partie support. Elle a ainsi gagné 10 points de satisfaction sur la compétence de son service support et 37 points sur la réactivité. Autre chantier mené pendant la période : le regroupement des différentes entités du groupe – Vendôme, Coronis, Aulide, Armide, Sydec – sous une seule raison sociale et l’harmonisation des statuts des salariés (avantages sociaux, tickets restaurants, salaires, locaux…). Entre 2013 et 2019, le groupe a réalisé pas moins de quatorze opérations de croissance externe, passant de 300 K€ de chiffre d’affaires à près de 16 M€ en 2019. Un chantier aujourd’hui achevé, qui lui permet de relancer sa croissance en toute sérénité.

Légende photo : Nizar Alachbili au centre , lors de la signature de l’accord pour le passage à la semaine des quatre jours le 16 décembre dernier.