Mauvaise passe pour les éditeurs Hadoop. Après MapR qui a annoncé en début de semaine l’arrêt probable de ses activités, c’est au tour de Cloudera de souffler le froid. Cinq mois après sa fusion avec son principal concurrent Hortonworks, la société spécialisée dans la gestion des données massives a annoncé mercredi soir le départ de son PDG Tom Reilly et une révision à la baisse de ses prévisions de revenus. Des annonces qui ont fait chuter le cours de bourse de 41% ce jeudi, passant de 8,8 à 5,21 dollars.
Pour l’exercice 2020, qui s’achèvera fin janvier 2020, l’éditeur ne table plus que sur 745 millions à 765 millions de dollars de revenus, contre 835 millions à 855 millions de dollars annoncés en mars lors de la présentation de ses résultats annuels. Non seulement l’éditeur a le plus grand mal à monter en charge au rythme prévu mais ses opérations restent fortement déficitaires.
Sur son premier trimestre fiscal, clos le 30 avril, la société a ainsi annoncé une perte de 103,8 millions de dollars (en principes comptables généralement admis ou GAAP et de 34,7 M$ en données non conformes) pour un chiffre d’affaires de 187,5 millions de dollars. Sur l’ensemble de l’exercice, l’éditeur prévoit de perdre encore 77 à 88 millions de dollars (en données non conformes aux principes comptables généralement admis).
C’est dans ce contexte que l’éditeur a annoncé le départ de son PDG, Tom Reilly. Une annonce qui a achevé de mettre les investisseurs en panique. À la tête de l’entreprise depuis 2013, Tom Reilly, prendra sa retraite à la fin du mois de juillet. Martin Cole, le président du conseil d’administration de Cloudera, prendra sa suite à titre intérimaire en attendant qu’un successeur lui soit trouvé. Mike Olson, directeur de la stratégie de Cloudera, cofondateur et ancien PDG, quitte également la société.
Ce départ non programmé est l’aveu implicite de l’échec de la fusion avec Hortonworks en janvier. Une fusion à 5,2 milliards de dollars (montant de leurs capitaux propres combinés) qui devait permettre aux deux sociétés d’économiser 125 millions de dollars en rythme annuel. Mais, alors que l’entreprise doit mener à bien la rationalisation de ses offres et la réorganisation de ses équipes, elle doit affronter en parallèle la montée en puissance de Spark, l’autre framework open source dédié au traitement des données volumineuses, et la concurrence des grands fournisseurs de cloud qui proposent leur propre version hébergée d’Hadoop.
Entré en bourse en avril 2017 sur une valorisation de 1,9 milliard de dollars, Cloudera, pourtant renforcé d’Hortonworks, ne vaut plus aujourd’hui que 1,429 milliard de dollars .