Cisco demande à ses actionnaires de voter contre l’adoption de la norme fiscale de la Global Reporting Initiative (GRI) lui demandant de publier un rapport de transparence qui ventile où elle paie ses impôts, pays par pays. La lettre de Cisco précise aux actionnaires que cette proposition, co-signée par les actionnaires Etica Funds et Missionary Oblates, aurait « un impact potentiellement négatif sur nos activités ».

La proposition devrait être néanmoins soumise au vote lors de l’assemblée générale annuelle de Cisco, vers la mi-décembre.

« Après avoir vu Amazon essayer de rejeter notre proposition, il est agréable de voir Cisco accepter la nécessité de soumettre cette question au vote », déclare Gerald Cooney, le président de la GMPF. « Les collectivités locales sont si souvent en première ligne des restrictions budgétaires et des coupes, avec toutes sortes de conséquences sociales négatives. Il est de la plus haute importance que des entreprises comme Cisco paient leur juste part, en contribuant à l’impôt dans les pays dans lesquelles elles opèrent et réalisent leurs bénéfices. Nous nous réjouissons d’avoir l’occasion de voter à l’AG de Cisco plus tard cette année ».

Cette décision intervient après que le président de la SEC américaine, Gary Gensler, se soit montré favorable à un projet du Financial Accounting Standards Board (FASB) pour que les multinationales déclarent publiquement tous les pays où elles enregistrent des bénéfices et doivent donc payer des impôts.

Rappelons qu’en vertu d’une directive européenne adoptée à la fin de l’année dernière, les groupes multinationaux dont le chiffre d’affaires consolidé est supérieur à 750 millions d’euros (721 millions de dollars) doivent déposer un rapport pays par pays s’ils sont des sociétés mères européennes ou s’ils ont des filiales européennes d’une certaine taille. Ce rapport doit contenir des informations sur toutes les juridictions fiscales dans lesquelles un groupe exerce ses activités et, outre les recettes, bénéfices et impôts, des données sur le nombre d’employé·e·s, les bénéfices non distribués et les actifs dans chaque pays où il opère.