Stéphane Richard ne briguera pas de quatrième mandat à la tête d’Orange. Condamné en appel le mercredi 24 novembre pour complicité de détournement de fonds publics dans l’affaire Tapie et l’arbitrage du Crédit Lyonnais, le PDG a présenté quelques heures plus tard sa démission au Conseil d’administration qui a accepté son départ. « Celui-ci sera effectif à compter de la mise en place d’une nouvelle gouvernance et au plus tard le 31 janvier 2022. Stéphane Richard continue d’exercer ses fonctions jusqu’à la date de son départ », a indiqué le groupe dans un communiqué.

Stéphane Richard a tenu pendant plus de dix ans la barre du géant Orange, un groupe de plus de 130 000 personnes, avec 259 millions de clients et un chiffre d’affaires de 42,3 milliards d’euros en 2020. Il avait succédé à Didier Lombard en février 2011, dans un groupe ébranlé et traumatisé par une vague de suicides. Il était parvenu alors à pacifier le climat social et à obtenir le soutien des syndicats. L’un des aspects de son bilan auquel le groupe rend hommage :

« Les administrateurs le remercient pour son engagement à la tête d’Orange depuis 11 ans, de l’apaisement après la crise sociale à la transformation d’Orange en opérateur multi-services de premier rang en Europe et en Afrique. Il aura marqué l’histoire du Groupe dans des périodes parfois tumultueuses et toujours en préservant l’intérêt de l’entreprise. »

La date butoir de son départ étant actée, il ne reste plus que quelques semaines à Orange pour assurer la relève. « Le Conseil d’administration poursuit le processus de recherche engagé depuis quelques mois, afin de mettre en place la nouvelle gouvernance du Groupe », poursuit le communiqué d’Orange. Un processus qui se fait avec l’Etat, premier actionnaire avec 23% du capital et 30% des droits de vote.

Orange avait prévu de dissocier en 2022 les fonctions de directeur général et de président du conseil d’administration. Dans ce scénario, Stéphane Richard espérait briguer le second poste. Le groupe doit désormais trouver les deux membres du binôme. Selon l’AFP, l’agence de chasseurs de têtes Spencer Stuart a déjà été mandatée pour trouver des successeurs. Nos confrères de BFM évoquent plusieurs noms cités en interne pour le poste opérationnel, notamment Fabienne Dulac, directrice d’Orange France, Jean-François Fallacher, le patron de la filiale espagnole, Michaël Trabbia qui dirige l’innovation ou encore Ramon Fernandez, le directeur financier.

Quelle que soit l’option choisie et même si la succession s’effectue sans trop de tensions, c’est maintenant une période d’incertitude qui s’ouvre pour le leader européen des télécoms.