Intel va verser à AMD 1,25 milliard de dollars. La divulgation par la justice d’un émail mettant en cause le premier a probablement précipité la signature d’un arrangement à l’amiable profitable à tous.

 

Après 8 années de batailles juridiques et 7 mois de négociations, AMD et Intel ont décidé d’enterrer la hache de guerre. La fin du conflit, qui portait sur des problèmes de concurrence et de propriété intellectuelle, se traduira toutefois pour le second du versement d’une indemnité de 1,25 milliard de dollars au premier et par la signature d’un code de bonne conduite.

AMD avait notamment accusé Intel d’avoir fait pression sur HP, IBM et Dell afin de limiter l’emploi par ces derniers de microprocesseurs AMD. Des plaintes avaient été déposées par le fondeur auprès de la justice américaine, des autorités japonaises chargées de la concurrence et de la Commission européenne.

Chez Intel, ont nie toujours avoir outrepassé les règles de la concurrence. « Les problèmes d’Antitrust sont terriblement complexes et un jury de tribunal a ses propres aléas », a déclaré Paul Otellini, laissant par-là entendre qu’il n’était pas sûr d’avoir raison auprès des tribunaux. Il est vrai qu’un mail envoyé par Michael Dell auprès du PDG d’Intel venait d’être rendu public par l’avocat général du tribunal de New-York. Le patron de Dell y déclarait notamment que le fait de ne pas utiliser de processeurs AMD en échange d’avantages financiers posait à sa société des problèmes de compétitivité.

 

Si Intel avait été reconnu coupable c’est probablement beaucoup plus qu’un bon milliard de dollars que ce dernier aurait du débourser pour dédommager son rival. L’accord signé entre les deux parties implique le retrait de toutes les plaintes déposées par AMD. Il prévoit d’autre part, des accords de licences croisées entre les deux fabricants, licences qui concernent également Globalfoundries, la coentreprise créée par AMD et le fonds d’investissement gouvernemental d’Abu Dhabi.

Ce solde de tout compte permettra surtout aux deux fabricants de concentrer leurs efforts et leur argent sur le développement de nouveaux produits, se félicitent unanimement analystes et constructeurs d’outre-Atlantique. Un avis qui est probablement partagé bien au-delà du continent américain même s’il n’est pas totalement sûr que les juridictions sollicitées abandonneront aussi facilement toute poursuite. Rappelons d’ailleurs qu’Intel n’est pas en odeur de sainteté, ni à Tokyo, ni à New-York. Et encore moins à Bruxelles qui lui a infligé une amende de 1,06 milliards de dollars pour abus de position dominante justement.