C’est la troisième annonce compression d’effectifs chez SFR depuis novembre 2012 lorsque l’opérateur, alors détenu par Vivendi, annonçait le licenciement de 1.123 personnes et la création de 267 emplois. En 2016, l’opérateur – racheté entretemps par Altice – indiquait qu’il allait supprimer 5.000 postes avec pour objectif de descendre en dessous des 10.000 emplois en 2019 (échéance ramenée ensuite à fin 2017). Ce jeudi, dans un entretien aux « Echos », le directeur général de l’opérateur, Grégory Rabuel, a révélé un plan de départs volontaires concernant 1.700 personnes, soit 17 % des effectifs de l’opérateur télécoms.

On s’en doute la nouvelle est mal accueillie par les syndicats. La CFDT fait ainsi remarquer que malgré la crise, le chiffre d’affaires a augmenté de 2,4% et l’Ebitda a progressé de 3%. Grégory Rabuel affirme quant à lui que la crise a eu également pour effet de faire grimper la consommation de bande passante, ce qui nécessite le renforcement rapide des réseaux alors que des acteurs comme Netflix qui utilisent ces réseaux pour diffuser leurs contenus « captent l’essentiel de la valeur ». Le dirigeant se plaint par ailleurs des contraintes réglementaires qui pèsent lourdement sur les opérateurs et de l’éviction d’Huawei des sites télécoms stratégiques, éviction qui comme on le sait pénalise SFR mais aussi Bouygues. Clients de l’équipementier chinois, les deux opérateurs ont ainsi été obligés de remplacer une partie de leurs équipements.

Parallèlement à ces licenciements, le directeur général de SFR annonce le recrutement de 1.000 jeunes diplômés en quatre ans sur des métiers tels que la cybersécurité, l’IA, ou encore l’analyse de données, et l’embauche pendant cinq ans de 1.000 apprentis par an dans le cadre du plan gouvernemental « 1 jeune, 1 solution ».

Les départs devraient intervenir à partir de l’automne. Ils affecteront notamment 400 salariés des boutiques SFR qui, selon Grégory Rabuel, enregistrent une baisse de fréquentation de 30% notamment liée à la crise sanitaire. Le plan de fermeture de ces dernières pourrait dépasser les 62 annoncées en 2019. Le deuxième opérateur français devrait toutefois garder un réseau de boutiques de proximité.

Les négociations sur les conditions de départ des salariés vont débuter avec les syndicats. « Nous ferons preuve d’une très grande responsabilité », a assuré Grégory Rabuel. Interrogé par nos confrères sur une vente potentielle de SFR, celui-ci a répondu « Non ! Patrick Drahi, notre actionnaire à 100 %, nous soutient très fortement, personnellement, financièrement et quotidiennement ».