Dans un courriel adressé aux salariés que s’est procuré NextInpact, Michel Paulin, le nouveau directeur général de SFR entré en fonction au mois de mai, a annoncé son intention de restructurer en profondeur les activités de distribution du groupe. « L’organisation de notre Distribution souffre d’une grande complexité, justifie-t-il dans son courriel. En effet, le morcellement de l’activité Distribution BtoC au sein de SFR-Numericable, SFD et 5 sur 5 nuit à l’efficacité et à l’homogénéité de la politique commerciale dans le réseau Espace SFR. [Et côté BtoB], la superposition des activités commerciales indirectes au sein de diverses entités juridiques ne nous permet pas de déployer une couverture optimale du territoire, bien qu’un premier pas important vers la simplification ait été franchi avec le regroupement de LTI et Futur Telecom au sein d’une entité unique. »

En conséquence de quoi, l’opérateur envisage de regrouper l’ensemble de ses activités distribution au sein de deux organisations distinctes et autonomes : « SFR Distribution » pour le BtoC et « SFR Business Distribution » pour le BtoB. Michel Paulin précise que cette restructuration « aura nécessairement des impacts sur le volume d’emploi des deux nouvelles entités et donnera lieu pour celles-ci à un plan de départ volontaire ». Techniquement, le groupe devrait commencer par transférer 180 à 190 salariés de SFR et de 450 à 490 salariés de Numericable-Completel dans les entités nouvellement créées, comme l’a confirmé aujourd’hui une source syndicale à Silicon. Une information-consultation des instances représentatives a débuté en ce sens cette semaine.

En toute logique, les équipes de SFD et 5 sur 5, d’une part, et celles de LTI et Futur Telecom, d’autre part, devraient elles-aussi rejoindre ces entités. Du reste, c’est à Grégory Rabuel, actuel directeur commercial grand public de SFR, mais aussi directeur de SFD et directeur général délégué de 5 sur 5, et à Gilles Brunschwig, directeur général de Futur Telecom et LTI Telecom, que reviendront la direction respectivement de SFR Distribution et de SFR Business Distribution. Une fois cette première étape accomplie, débutera alors la mise en place de l’organisation proprement dite des deux entités. Les salariés de SFR et Completel-Numéricable étant protégés des risques de licenciement jusqu’en 2017 en vertu de l’accord de conservation de l’emploi signé dans le cadre du rachat de SFR par Numericable en 2014, ce sont donc les salariés des filiales de distribution du groupe, à savoir SFD, 5 sur 5, LTI et Futur, non compris dans le périmètre de l’accord, qui risquent de faire les frais de cette restructuration.

L’autre inconnue concerne l’évolution de la stratégie indirecte, qui semble actuellement tiraillée entre des forces contraires (voir notre article SFR recrute des partenaires tout en se débarrassant de ses partenaires historiques).