HCL Technologies a finalisé l’acquisition, pour environ 1,8 milliard de dollars, de plusieurs solutions logicielles détenues par IBM. La société de services indienne a créé à cet effet une nouvelle division HCL Software. Y sont transférés les applications AppScan, BigFix, Commerce, Connections, Digital Experience (portail et gestionnaire de contenu), Notes Domino et Unica, dont HCL prend désormais en charge la recherche et développement, les ventes, le marketing, la livraison et le support.
La société indique dans un communiqué que sa division HCL Software « aspire à repenser le secteur des logiciels d’entreprise, en se concentrant sur l’innovation et la livraison à la pointe de la technologie pour le succès de ses clients ». « Nous sommes confiants que ces produits verront une bonne trajectoire de croissance soutenue par notre volonté d’investir dans l’innovation produit, associée à notre forte orientation client et au développement de produits agiles », insiste dans le communiqué le président et CEO d’HCL, C Vijayakumar. « En outre, nous voyons un potentiel énorme pour créer des offres attractives en tant que service en combinant ces produits avec nos services informatiques traditionnels et de nouvelle génération. » «Nous sommes extrêmement axés sur le client, que ce soit dans les feuilles de route de nos produits, dans la défense des droits des clients, dans les processus de développement transparents, dans les versions à grande vitesse et dans les équipes de vente consultatives. Nos clients seront les bénéficiaires ultimes et nous sommes impatients de collaborer avec eux », promet de son côté le vice-président en charge d’HCL Software, Darren Obers.
Pour IBM, c’est la fin d’une époque. L’aventure du logiciel a commencé pour Big Blue en 1995 avec l’acquisition de Lotus Development. Il s’agissait, après des années de pertes, de tirer parti de gammes de produits à plus forte marge. S’en est suivi un véritable empire du logiciel qui a marqué l’époque de l’informatique pré-cloud et du PC. Toutefois, au fil du temps, alléchés par la bonne santé du secteur du logiciel, d’autres acteurs sont arrivés avec des applications souvent plus agiles. L’arrivée du cloud a accéléré le changement, obligeant la firme d’Armonk à se remettre en question, à prendre elle aussi ce virage et à se concentrer sur des segments émergents et à forte valeur ajoutée tels que l’intelligence artificielle ou la blockchain.
Début avril, le pionnier de l’informatique a consenti à céder, pour un montant resté secret, au fonds d’investissement Centerbridge Partners ses logiciels commerciaux et marketing. « Les actifs marketing et commerciaux ne sont plus au cœur de ce modèle intégré et sont de plus en plus vendus comme des produits autonomes », avait alors justifié auprès de nos confrères de CRN, Ed Barbini, vice-président d’IBM Corporate Communications.