Après un premier volet publié en août dernier, le deuxième volet du sixième rapport du Giec, sorti hier, aborde l’enjeu de l’adaptation. Il se concentre sur les impacts régionaux du changement climatique et sur les conséquences dans les villes et les zones côtières. Sans surprise, la situation est alarmante. Les conséquences dévastatrices du changement climatique sont désormais une réalité : 3,3 à 3,6 milliards de personnes sont d’ores et déjà « très vulnérables », soit près de la moitié de l’humanité. Le Giec met en garde : « Le monde n’est pas prêt car le réchauffement va plus vite que les mesures pour s’adapter aux conséquences ».

Il apporte néanmoins des propositions de solutions aux problèmes actuels. Les conclusions des trois groupes de travail internationaux s’orientent vers l’adaptation aux menaces : en priorité, anticiper les migrations climatiques, l’accueil des populations touchées et se préparer à des inondations massives.

Autre nouveauté : la reconnaissance des savoirs traditionnels, souvent écologiques, sans mettre uniquement en avant la science occidentale. Les solutions d’adaptation ne viennent pas que des pays riches, principaux émetteurs des gaz à effet de serre (GES), mais aussi des pays pauvres, qui subissent davantage les effets du réchauffement climatique alors même qu’ils en sont les moins responsables.

L’étude décrit également les principaux ‘points de basculement’ susceptibles d’être franchis à mesure que la planète se réchauffe. Certains sont irréversibles tels que la désintégration de la calotte glaciaire du Groenland.

Selon le professeur Hans-Otto Pörtner, co-président du groupe de travail II du Giec : « La volonté politique, en termes d’action climatique, est le goulot d’étranglement pour un avenir durable. »

Alors que les préoccupations climatiques occupent actuellement moins de 3% des débats de la campagne présidentielle française de 2022, selon Greenpeace, le troisième volet du rapport du Giec, sur les moyens d’atténuer le changement climatique, est attendu en avril prochain.