Le spécialiste de la sécurisation des accès et des identités a fait état jeudi soir d’un chiffre d’affaires en progression de 15% pour l’exercice 2021 à 23,2 M€. C’est près de 3 M€ de moins que ce qu’attendait le marché qui a immédiatement sanctionné l’éditeur en bourse. Son cours a plongé de 21% vendredi, clôturant à 19,64 € (contre 25 € la veille), et de 12% supplémentaires ce lundi, à 17,34 €. Dans son communiqué financier, Wallix fait état de glissements de commandes au premier semestre 2022 pour un montant d’environ 2 M€ intervenus dans la deuxième quinzaine de décembre. Des décalages de commandes constatés essentiellement en France qu’il impute à la recrudescence de la crise sanitaire en fin d’année (vague Omicron). Conséquence, Wallix prévient qu’il ne sera pas en mesure d’atteindre l’équilibre opérationnel sur le second semestre 2021 comme il s’y était engagé initialement. Mais il promet un résultat d’exploitation en amélioration par rapport au second semestre 2020.

Pour autant, les motifs de satisfaction ne manquent pas du point de vue de l’éditeur. Au cours de l’année écoulée, il a ainsi vu sa base de clients actifs augmenter de 44%, avec 581 nouveaux clients. Si la croissance a été moins forte que prévue en France (à +5%), à l’international, elle a atteint 35%, portant le poids des ventes hors France à 40% du chiffre d’affaires total (contre 34% en 2020). Wallix se réjouit également de la poussée de ses revenus récurrents, qui ont progressé de 31% et qui atteignent désormais 48% du chiffre d’affaires (contre 42% en 2020).

Malgré le trou d’air de décembre, Jean-Noël de Galzain, président du directoire de Wallix, se veut rassurant pour la suite. Lors de la présentation des résultats aux analystes, il a expliqué que « le ralentissement des prises de commandes [l’] a surpris mais [qu’il] ne voit pas de risques sur les projets ni de ralentissement dans les cycles de décision. Le phénomène est purement conjoncturel. [Il]a une vision très précise de ces décalages et de leur débouclage. » En clair ; le retard pris sur la fin de l’année 2021 devrait se résorber courant 2022.

Jean-Noël de Galzain a insisté sur la solidité des fondamentaux de l’entreprise et a assuré que cela ne remettait pas en question les objectifs de croissance à moyen terme. Notamment ceux de son plan de développement Unicorn25, que l’éditeur a présenté en décembre dernier, et qui doit le mener à 100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2025. « Notre ambition est intacte », a-t-il répété.

Cet objectif de 100 M€ repose sur un ensemble de conditions favorables aujourd’hui réunies : un contexte de marché porteur – celui de la gouvernance des comptes à privilèges (PAM), qui devrait croître en moyenne de 21% par an d’ici à 2025 pour atteindre 3,1 milliards de dollars, selon Kuppingercole ; une frappe financière conséquente – 22,7 M€ de trésorerie brute au 31 décembre 2021 qui vont lui permettre d’autofinancer sa trajectoire de croissance ; des revenus qui migrent progressivement vers un modèle récurrent ; une offre qui s’est étendue au marché de la gestion des identités (IAM) – pour « sécuriser l’ensemble des accès numériques, que ce soient ceux des utilisateurs, et demain des objets connectés et des systèmes industriels » ; une présence qui s’est récemment étendue à près d’une centaine de pays – et notamment aux USA – grâce à une série d’accords de distribution et d’ouvertures de bureaux.

Du reste, le succès de son plan Unicorn25 dépendra principalement de son succès à l’international puisque l’éditeur prévoit de multiplier par 7,5 ses revenus hors marché français d’ici à 2025. Le plan prévoit également une part de croissance externe. À suivre donc.