Kyndryl a publié les résultats définitifs de son trimestre clos fin mars. Ce premier trimestre complet depuis sa scission avec IBM peut être considéré comme un trimestre de référence, qui permettra de jauger par la suite les progrès de sa stratégie de redressement. Le groupe a par ailleurs décalé d’un trimestre les dates de son exercice fiscal, qui était basé auparavant sur l’année calendaire. Le trimestre d’avril à juin sera donc le premier de son exercice 2023.

A fin mars, le chiffre d’affaires de Kyndryl s’établit à 4,4 milliards de dollars, en baisse de 7% d’une année sur l’autre et de 3% en devises constantes. Ses pertes nettes sont réduites à 229 millions de dollars contre 494 millions un an plus tôt, soit une perte nette par action qui est ramenée de 2,20 dollars à 1,02 dollar.

Libéré de sa position de fournisseur de services captif des technologies d’IBM, Kyndryl veut s’imposer comme un « expert de confiance dans la conception, la gestion et la modernisation de systèmes critiques complexes à grande échelle pour les grandes organisations », a déclaré son président Martin Schroeter pendant sa séance d’échanges avec les analystes.

Kyndryl considère que son indépendance peut lui apporter l’opportunité de plus que doubler son marché adressable, qui grossirait de 240 milliards de dollars avant la scission à 510 milliards en 2024. La moitié viendrait des trois segments en forte croissance que sont les applications, les données & l’IA ; les services cloud et la sécurité. C’est le sens des nombreux partenariats stratégiques noués depuis six mois.

« Nos alliances avec les trois principaux hyperscalers cloud constituent une partie importante de notre stratégie de croissance, car elles nous permettent de nous étendre au-delà des frontières des technologies centrées sur IBM pour participer à l’écosystème multi-fournisseurs plus large où nos clients veulent que nous opérions », a souligné Martin Schroeter.

Avec déjà des retombées puisque sur le trimestre, Kyndryl dit avoir signé de premiers contrats et construit un pipeline de plus de 1 milliard de dollars d’opportunités de signature. Ces alliances s’accompagnent d’un important effort de formation avec une hausse de 10% des certifications hyperscalers sur le trimestre désormais au nombre de 17 500 et avec l’objectif à termes de certifier la moitié des près de 90 000 employés.

Pour améliorer sa profitabilité, Kyndryl déclare avoir redéployé 900 employés vers de nouvelles activités et travaillé sur certains comptes dont les marges sont inférieures aux normes. Il espère en tirer des gains annualisés de respectivement 46 et 26 millions de dollars. A moyen terme, il vise à faire progresser ses comptes de 2 milliards de dollars grâce aux alliances (200M), à l’automatisation (600M), à la focalisation sur des activités à plus forte marge (800M) et à la croissance des « practices » et activités de conseil (400M).

Un autre signe tangible de redressement est l’augmentation des signatures, qui ont progressé de 27% à taux de change constant, après trois années de baisse. C’est encore mieux pour les signatures liées aux activités de conseil qui ont bondi de 50% et représentent désormais 16% des signatures totales.

Pour l’ensemble de son premier exercice comme société indépendante, Kyndryl vise un chiffre d’affaires de 16,5 à 16,7 milliards de dollars, soit une baisse de 3% à 4% par rapport aux revenus pro forma pour les 12 mois terminés le 21 mars 2022. La marge d’EBITDA ajustée est attendue entre 13 et 14%.