40% des déclarations environnementales sur internet seraient fausses ou trompeuses selon une étude britannique de 2021. En tant que responsable des achats de produits informatiques, comment éviter de se faire embobiner par de belles promesses de durabilité et de respect des droits des travailleurs qui ne tiennent finalement pas la route ? Le suédois TCO Development – à l’origine du label TCO Certified qui apparait peut-être sur le cadre de votre écran d’ordinateur – publie un rapport de 26 pages pour prévenir les risques de greenwashing (autrement dit, l’éco-blanchiment) et de bluewashing (ou la dissimulation de mauvaises conditions de travail).

« Les millions d’ouvriers que l’on retrouve dans les chaînes d’approvisionnement sont souvent confrontés à des salaires de misère, à des conditions de travail dangereuses, et se retrouvent dans de nombreux cas sans aucune protection sociale. Ce phénomène a été clairement identifié comme particulièrement présent dans le secteur de l’électronique et des nouvelles technologies », déclare Parul Sharma, PDG de l’Academy for Human Rights in Business, un des contributeurs du rapport.

Le communiqué de cette organisation internationale indépendante – qui fête ses 29 ans d’existence – précise que les données et conseils qui figurent dans le rapport sont basées sur l’expérience de TCO Certified et sur l’expertise de décideurs politiques, d’ONG, de scientifiques, d’auditeurs d’usines, de testeurs de produits et d’acheteurs.

TCO Certified se targue de répondre à la norme ISO 14024 de type 1 et d’être approuvé par le Réseau mondial d’écolabellisation. « Toutes les vérifications sont effectuées par des organismes de vérification indépendants conformément à la norme ISO 17025, la norme internationale concernant les compétences requises des laboratoires d’étalonnage et d’essais ».

Le document se structure en 8 chapitres :

  1. La chaîne d’approvisionnement informatique – une activité risquée, des matières premières à l’utilisateur final (pp. 6-8)
  2. Des preuves indépendantes sont nécessaires pour éviter les fausses déclarations dans les marchés publics (pp. 9-10)
  3. La surcharge des écolabels ? Choisir des outils capables de prouver la conformité et l’impact (pp. 11-13)
  4. TCO Certified – comme un écolabel, mais bien plus encore (pp. 14-15)
  5. Une approche structurée de l’amélioration continue dans le secteur informatique (pp. 16-19)
  6. La vérification des usines garantit l’amélioration des droits des travailleurs (pp. 20-22)
  7. Chaque année, 20.000 heures de tests et d’évaluations (pp. 23-24)
  8. Choisir la bonne certification ou le bon écolabel : 3 questions clés à poser (pp. 25-26)

« Obtenir la preuve de ce qui se passe réellement dans sa chaîne d’approvisionnement permet de donner à une organisation la confiance nécessaire pour poursuivre ses efforts en matière d’achat responsable et de promotion du développement durable », déclare Clare Hobby, la directrice de l’engagement des acheteurs chez TCO Development.

Sans grande surprise, le rapport est orienté vers le choix d’un écolabel qui permette aux directions achats de gagner du temps et des ressources tout en favorisant une amélioration des pratiques. On se demande bien lequel… TCO Development prêche ici pour sa paroisse mais a le mérite de rappeler à quel point il est ardu de vérifier en toute indépendance les allégations de durabilité sur la base de critères stricts.