Le numérique est responsable de 2,5% de l’empreinte carbone de la France et de 10% de sa consommation électrique. A l’heure de l’urgence climatique, ça ne va toujours pas en diminuant, au contraire. Après 18 mois de quantification et de qualification, l’agence de la transition écologique (Ademe) et le régulateur des télécoms (l’Arcep) remettent leur premier rapport au Gouvernement sur l’empreinte environnementale du numérique en France.

Pour cette étude, c’est la méthodologie de l’analyse du cycle de vie (ACV) qui a été retenue puis soumise à une revue critique confiée à un tiers. Cette approche ACV se porte sur 11 indicateurs environnementaux en plus de l’empreinte carbone. Elle intègre les impacts générés sur toutes les étapes du cycle de vie des équipements (fabrication, distribution, utilisation et fin de vie) et distingue trois composantes matérielles : les terminaux, les réseaux et les centres de données.

On en retient que :

  • Les terminaux (écrans et téléviseurs principalement) sont à l’origine de 65 à 90% de l’impact environnemental, suivis par les centres de données (entre 4% et 22% des impacts) et les réseaux (entre 2% et 14%).
  • 62,5 millions de tonnes de ressources (MIPS3) sont utilisées par an en France pour produire et utiliser les équipements numériques. L’épuisement des ressources énergétiques fossiles, l’empreinte carbone, les radiations ionisantes, liés à la consommation énergétique, ainsi que l’épuisement des ressources abiotiques (minéraux et métaux) sont les impacts prédominants du numérique.
  • La phase de fabrication est la principale source d’impact (78%), suivi de la phase d’utilisation (21%). A elles deux, elles concentrent près de 100% de l’impact environnemental.
  • 20 millions de tonnes de déchets sont produits par an en France sur l’ensemble du cycle de vie des équipements.
  • L’impact du numérique sur le changement climatique est similaire à 2.259 km en voiture par an par habitant.

L’étude confirme, s’il en était encore besoin, « la nécessité d’agir sur l’impact environnemental des matériels : allongement de la durée d’usage des équipements numériques, réparabilité, durabilité, réemploi, reconditionnement, économie de la fonctionnalité et réparation ».

Une note de synthèse de 17 pages est disponible ici.

Sur la base de ces premiers travaux, l’Ademe et l’Arcep font actuellement une analyse prospective des impacts du numérique à 2030 et à 2050 sur la base des 4 scénarios Ademe. Les résultats sont prévus pour mai 2022.