Hier, le président de Microsoft, Brad Smith, s’est entretenu en ligne avec Margrethe Vestager, responsable de la politique numérique et de la lutte antitrust de l’Union européenne, au sujet de son projet de rachat d’Activision Blizzard mais aussi de sa plateforme cloud Azure. Et pour cause : OVHcloud – et deux autres sociétés européennes souhaitant conserver l’anonymat – ont déposé plainte auprès de la Commission européenne l’été dernier, concernant les pratiques tarifaires de Microsoft associées à son cloud Azure, apprend-on du Wall Street Journal.

« Microsoft porte atteinte à la concurrence loyale et limite le choix des consommateurs sur le marché des services de cloud computing », expose le champion français du cloud, OVH, dans un communiqué.

D’après Les Echos, la plainte évoque les tarifs préférentiels accordés aux clients et fournisseurs sur la suite Office 365 quand ils installent les mêmes logiciels de bureautique sur des serveurs Azure. Le géant de Redmond limiterait également l’interopérabilité avec d’autres plateformes cloud et entraverait ainsi l’expérience de sa suite Office 365 sur les infrastructures en nuage de ses rivaux.

La plainte va donc au-delà de celle de NextCloud en 2021, accusant Microsoft de favoriser son service de stockage de fichiers OneDrive sur Windows, ainsi que de celle de Slack, en 2020, reprochant à la firme de Redmond de favoriser Teams via sa suite Office.

« Nous évaluons en permanence comment soutenir au mieux tous nos partenaires et nous mettons les logiciels Microsoft à la disposition de tous les clients, dans tous les environnements, y compris ceux des autres fournisseurs de services cloud », se défend Microsoft via un porte-parole.

Le groupe dirigé par Satya Nadella est le numéro 2 mondial du marché cloud après Amazon Web Services (AWS). AWS, Azure et Google Cloud se partagent à eux trois près de 70% du marché européen du cloud. La part de marché européen d’OVHcloud n’est que de 1%, et celle de Deutsche Telekom est de 2%.

La direction générale de la concurrence va se pencher davantage sur le dossier avant de décider si une enquête formelle pour entrave à la concurrence est nécessaire.