Le spécialiste des solutions de communication cloud Twilio revoit à la hausse son plan réduction de 11% des effectifs annoncé en septembre dernier. Dans un message adressé au personnel lundi et publié également sur le blog de l’entreprise, le fondateur et PDG Jeff Lawson indique que l’entreprise va se séparer d’environ 17% de son personnel. Sur la base d’un effectif de plus de 8100 employés, 1400 postes environ devraient donc être supprimés.
« Au fur et à mesure que nous avons affiné notre stratégie au cours des derniers mois, il est devenu évident que nous avions besoin de changements structurels importants pour mieux exécuter notre stratégie. En effet, les deux parties de notre entreprise – les communications et les logiciels – sont à des stades de cycle de vie différents et ont des besoins opérationnels différents », explique Jeff Lawson.
En conséquence la société va se restructurer autour de deux nouvelles entités commerciales : l’une dédiée aux communications (Twilio Communications) et l’autre aux activités logiciel (Twilio Data & Applications). « Il est clair que nous sommes devenus trop gros, en particulier dans les communications », a déclaré Jeff Lawson, qui attend plus d’efficacité de l’entité communications tandis que l’entité logicielle devra se focaliser sur la croissance.
Twilio a profité du boom des communications pendant la pandémie mais voit maintenant sa croissance ralentir et ses marges s’éroder. L’entreprise mise sur l’essor de son activité logicielle, qui comprend sa plateforme d’engagement client (Engage) et ses centres d’appels dans le cloud (Flex), pour générer des revenus plus élevés et restaurer ses marges. Sur son troisième trimestre fiscal, elle a publié un chiffre d’affaires de 983 M$ en hausse de 33% mais enregistré une perte nette de 35 M$.
Basé à San Francisco, Twilio est présent dans 15 pays et compte 7 bureaux en Europe (Paris, Londres, Dublin, Madrid, Munich, Malmo et tallinn). Le groupe a prévu entre 100 et 135 M$ de charges liées aux réductions d’effectif, qui devraient être finalisées au cours des deux prochains trimestres. Il ne précise pas quels seront les pays affectés mais le PDG évoque dans son message le « large éventail de lois sur l’emploi » en dehors des États-Unis, faisant référence aux périodes de consultation requise.
La réduction des coûts passera aussi par d’autres mesures comme la réduction des surfaces de bureaux et la suppression de certains avantages. Le groupe met notamment fin à son programme « Recharge », qui permettait de demander un congé sabbatique de quatre semaines consécutives de congés payés tous les trois ans.
« Bien qu’extrêmement difficiles, je crois que ces actions nous mettront sur la bonne voie pour exécuter notre stratégie et créer un Twilio encore plus fort, plus efficient et plus efficace », déclare Jeff Lawson en conclusion de son message.
La réduction de 11% annoncée en septembre, correspondait déjà à une suppression d’environ 800 emplois. Avec le renforcement du plan, l’effectif devrait redescendre autour de 6800 employés. Mais vu les embauches massives des deux dernières années, il restera cependant plus de deux fois supérieurs à son niveau de 2019 (2905 employés).
Twilio publiera ses résultats du quatrième trimestre le 15 février après la fermeture des marchés. L’entreprise prévoit un chiffre d’affaires entre 995 M$ et 1 Md$, en progression annualisée de 18% à 19% et une perte nette (non Gaap) entre 5M$ et 15M$.