Trente mois après s’être implanté en France, l’éditeur spécialisé dans les clusters Hadoop commence à engranger ses premiers succès. Depuis le début de l’année, ce sont ainsi une dizaine de projets qui sont entrés en production. Et l’éditeur compte désormais trois références officielles : Darty, C-Discount et Crédit Agricole.

Dans le même temps, des partenaires l’ont rejoint. Aux historiques (Ysance, Octo, Edis, Fast Connect, Hurence…), s’ajoutent désormais la SSII niortaise Serli et le spécialiste des salles de marché Novencia. D’autres, comme Celeris, figurent aussi parmi les partenaires accrédités même s’ils n’ont pas concrétisé de projet.

Au passage, l’effectif s’est étoffé. Promu vice-président EMEA du business development, des partenariats & alliances, Xavier Guérin a cédé son poste de directeur commercial Europe du Sud à Nicolas Poulakakis au printemps. Le binôme qu’il forme avec Aurélien Goujet, directeur technique Europe du Sud, s’est renforcé depuis avec l’arrivée de Tugdual Grall, nommé évangéliste technique.

Xavier Guérin

Xavier Guérin

En France, comme dans les autres pays où l’éditeur est implanté, les premiers projets se sont cristallisés autour du marketing analytics et notamment de l’analyse de sentiments. Mais les clients français ne sont pas en reste sur les autres scénarios d’utilisation traditionnels d’Hadoop : lacs de données, analyse de logs machine, optimisation de processus de production/logistique… Darty a ainsi sélectionné sa suite Hadoop pour suivre ses ventes en temps réel et pour constituer un réservoir consolidant toutes ses données clients. Ce projet lui a permis d’économiser sur ses coûts de production mainframe.

Ces premières références opérationnelles et l’énorme battage médiatique autour d’Hadoop, sont deux facteurs importants du décollage de l’éditeur. « Il y a une réelle prise de conscience des DSI qu’Haddop permet de renforcer la compétitivité des entreprises, souligne Xavier Guérin. On commence maintenant à avoir du recul sur les économies qu’il est possible de réaliser en se servant d’Hadoop pour soulager ou remplacer les solutions traditionnelles d’entrepôt de données. Après la phase de l’évangélisation, on entre dans celle de la maturité » Des économies spectaculaires : une solution Hadoop reviendrait à 1.000 € du To (matériel compris) contre 15.000 à 20.000 € pour une solution datawarehouse traditionnelle.

Mais MapR récolte aussi les bénéfices de ses investissements dans son propre système de gestion de fichiers. Un développement qui lui donne aujourd’hui l’avantage en matière d’analyse temps réel, de haute disponibilité et d’environnements critiques. Selon Xavier Guérin, 50% des clients MapR sont d’anciens clients de ses concurrents (Cloudera et Hortonworks) qui ont basculé sur sa distribution à l’occasion de leur passage à l’analyse temps réel. Accessoirement, son système de gestion de fichier permet aussi d’héberger sur un même cluster les données d’éditeurs tiers tels Vertica, SAP, SAS, avec d’importantes économies à la clé.

Côté partenaires, MapR leur sert un discours sans ambiguité : à eux les services, à lui la location des licences. Ces dernières représentent en effet plus de 90% de ses revenus. Tout ce qui relève du conseil, du déploiement et du paramétrage leur est en revanche réservé.

En ce qui concerne la formation, l’éditeur a fait le choix de mettre en ligne gratuitement les cursus de certification de l’ensemble de ses lignes de produits en vertu du principe selon lequel « qui acquiert la connaissance, acquiert la technologie ». Un calcul payant : alors qu’il avait imaginé avoir 10.000 inscrits sur ce service, l’éditeur en compte 40.000 six mois après son lancement. Et il pense désormais atteindre les 80.000 ou 100.000 à terme.

Enfin, MapR mise beaucoup sur ses partenariats technologiques pour asseoir sa position de leader des distributions Hadoop (dixit Xavier Guérin en citant des études Gartner et Forrester). L’éditeur a ainsi signé des accords avec Teradata, Dataviz, Talend, Informatica, Tableau, Qlik et surtout Cisco, qui propose une configuration UCS optimisée pour sa solution.

Au niveau mondial, MapR vient de franchir la barre des 400 salariés (contre 150 il y a deux ans) et revendique plus de 700 clients payants (dont plusieurs deals se comptant en millions de dollars). La société ne divulgue pas ses revenus mais a indiqué avoir doublé ses prises de commandes et ses facturations au deuxième trimestre par rapport à la même période de l’an dernier.