Les salariés du géant sud-coréen de la technologie Samsung ont entamé une grève générale inédite de trois jours le 8 juillet et organisé le premier piquet de grève de leur histoire. Plus de 6000 salariés ont répondu à l’appel de la National Samsung Electronics Union (NSEU), principal syndicat du groupe avec 30 675 adhérents, soit plus d’un cinquième de l’effectif dans le pays.

Le mouvement a été lancé alors que la direction et le syndicat mènent depuis janvier des négociations salariales sans parvenir à un accord. Le syndicat exige plus que l’augmentation de 5,1% proposée par la direction, ainsi qu’un jour supplémentaire de congés payés dans l’année et une révision du mode de calcul des primes de performance.

La direction est restée ferme sur ses positions, après un exercice 2023 marqué une chute de 84,9% de son bénéfice d’exploitation à 4,5 Md€. Toutefois l’activité a fortement rebondi et Samsung prévoit un bénéfice d’exploitation de 6,9 Md€ pour son second trimestre clos fin juin. Outre ce retour à d’importants bénéfices, le syndicat met en avant les salaires rognés par l’inflation et la suppression d’une prime qui était versée chaque année.

Les activités syndicales ont été interdites pendant des décennies en Corée du Sud et le premier syndicat chez Samsung a vu le jour il y a cinq ans seulement.

« Nous sommes en train d’écrire l’histoire », a déclaré Son Woo-mok, le dirigeant du syndicat NSU, demandant aux grévistes de ne pas se « rendre au travail avant le 10 juillet et de ne pas recevoir d’appels professionnels ». Le syndicat n’exclut pas d’avoir recours à une grève reconductible si la direction reste sourde à ses revendications.