Les rançongiciels sont en perte de vitesse. Le nombre d’acteurs de la menace misant uniquement sur le vol de données, sans ransomware, a progressé de 20% en 2022, selon un nouveau rapport annuel de CrowdStrike. Le vol de données et la menace de leur divulgation, voire de leur revente, semblent suffire aux attaquants.

L’éditeur du « Global Threat Report » prend notamment l’exemple de Lapsus$, aussi appelé « Slippy Spider », qui ne pratique pas de chiffrement de données et se contente d’en voler chez sa victime, de menacer de les vendre ou de les divulguer si une rançon n’est pas versée. D’autres noms circulent : Karakurt, Hotarus et RansomHouse.

Le passage à l’extorsion sans chiffrement n’est pas une surprise, d’après Adam Meyers, vice-président senior de CrowdStrike, en charge du renseignement. « Les ransomwares sont bruyants. Ils attirent l’attention. Ils sont détectables. Le cryptage est complexe… Et la perte d’informations sensibles a un coût très élevé, d’un point de vue juridique, réglementaire et de conformité ».

En effet, certaines entreprises préfèrent encore payer une rançon que de laisser s’ébruiter un vol de données en leur sein. En l’absence de chiffrement, l’activité commerciale peut se poursuivre comme si de rien n’était : pas d’effet visible par les clients et partenaires, pas de perte d’exploitation. Les attaquants peuvent aussi profiter du silence de leur victime pour aller explorer les données de ses partenaires ou aménager de nouvelles portes d’entrée pour revenir à la charge plus tard et faire à nouveau chanter la victime si elle omis de nettoyer son système d’information et de revoir sa cybersécurité en profondeur pour éviter d’éveiller les soupçons.

Par ailleurs, selon CrowdStrike, le nombre d’attaques contre des environnements cloud a quasi triplé. Les cas ont augmenté de 95% en 2022. Face à ce nouveau type de menaces, Adam Meyers recommande une solution CNAPP de « protection unifiée sur les hôtes, les traitements, l’identité et les données ».

Un autre rapport, de SonicWall cette fois, constate également que les attaquants sont passés à de nouveaux types de menaces en 2022 : les attaques de cryptojacking ont augmenté de 43% d’une année sur l’autre tandis que les logiciels malveillants IoT ont bondi de 87% en 2022.

« Il n’y a aucun doute dans mon esprit que nous continuerons à voir les attaques se transformer et changer en fonction de l’opportunité qui se présente », affirme Bob VanKirk, le PDG de SonicWall.