La crise sanitaire a chamboulé l’activité des opérateurs de services de communication électroniques  en 2020, accélérant la consommation de certains services mais les privant de certains revenus. Ainsi la fermeture des points de vente pendant le confinement a entrainé une chute de 6,3% des ventes d’équipements, qui ont reculé de 6,3% à 4 Mds d’euros*. Cela impacte d’une manière non négligeable le revenu global qui baisse d’une année sur l’autre de 0,5% à 35,3 milliards d’euros.

Exceptées les ventes d’équipements, les services de communication fixes et mobiles enregistrent une légère progression de 0,3% à 31 milliards d’euros. Ils sont tirés par les services du marché résidentiel qui progressent de 2% à 22,8 milliards d’euros, alors que le marché entreprise se replie lui de 4% à 8,2 milliards d’euros.

Sur le marché entreprise, précise l’Arcep, le revenu lié à la vente des accès (internet à haut et très haut débit, accès de haute qualité et réseaux intersites), 4,6 milliards d’euros HT en 2020, est pratiquement stable depuis 2015. A l’inverse, la croissance du revenu lié à la commercialisation des services mobiles ralentit (+ 0,8 % en un an en 2020 contre + 2,5 % un an auparavant), principalement en raison de la diminution exceptionnelle des usages en roaming due aux restrictions de déplacements (-7% pour la clientèle entreprise).

La crise sanitaire a aussi largement impacté les comportements des particuliers et des entreprises en matière d’usage des services de communication.  La consommation vocale a ainsi bondi de 19% en 2020 et de 30% pendant le premier confinement. La consommation moyenne par forfait s’établit à 4h10 pour les entreprises (+ 36mn) et 4h23 pour le grand public (+1h05). C’est encore mieux pour les données avec 4,2 Go pour les entreprises (+28%) et 9,7 Go pour les clients résidentiels (+70%). A l’inverse la crise a accélérée le déclin du SMS avec une baisse respective de -15% et -16%.

Sur le marché entreprise, le recours au télétravail à donné un coup de fouet aux nouveaux forfaits mobiles avec 540 000 nouvelles souscriptions contre 350 000 les années précédentes. Au total 10 millions de lignes mobiles professionnelles étaient actives en 2020 sur un total de 78,3 millions. La facture moyenne mensuelle des entreprises (17,1 euros pour un forfait) diminue de plus de 10 % en un an en 2020, et se rapproche de celle du grand public (15,3 euros, + 0,5 %).

Sur le segment des accès internet, la croissance annuelle est intégralement portée par celle des abonnements en fibre optique de bout en bout : + 3,3 millions en un an en 2020, qui se composent de 3,2 millions accès grand public et de 130 000 accès entreprise. La fibre représente fin 2020 71% des accès pour le grand public (+9%) et 67% pour la clientèle entreprise (+5%).

La France compte au total 30,6 millions d’accès à internet à haut et très haut débit, dont 2 millions professionnels. La moitié des accès repose encore sur la technologie DSL mais elle recule de 10% sur un an. Le coût moyen d’un accès pour les entreprises est de 95 euros par mois, soit trois fois plus que les particuliers.

Malgré la légère baisse du marché, 2020 n’a pas été une année de trêve pour les investissements des opérateurs qui ont déboursé 15,4 milliards d’euros dont 2,8 milliards pour l’achat de fréquences 5G.

Hors achats de fréquences mobiles, les investissements sont en hausse de 7,7% à 12,6 milliards d’euros, principalement dans les boucles locales fixes et mobiles à très haut débit pour 7,1 milliards d’euros (+ 1,3 milliard d’euros en un an). Les investissements dans les boucles locales mobiles à très haut débit progressent également (+ 345 millions d’euros en 2020), portés par la poursuite des déploiements dans les réseaux 4G et les premiers déploiements dans les réseaux 5G.

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