Le marché européen de l’informatique de périphérie (Edge computing) continue de croitre rapidement. Il devrait atteindre 40 milliards de dollars en 2022 et 64 milliards en 2025, avec un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 16,4 % sur cinq ans selon IDC. Les États-Unis conservent néanmoins un bon train d’avance avec 76,5 milliards de dollars de dépenses prévues en 2022. Le marché mondial devrait lui progresser de 176 milliards cette année à 274 milliards en 2025.

« L’Edge Computing prend de l’ampleur alors que les organisations orientées vers le numérique cherchent à innover au-delà du centre de données », souligne dans un communiqué Dave McCarthy, vice-président de la recherche chez IDC.

En Europe près d’une entreprise sur trois aurait un projet Edge à l’étude, à des fins de performance, d’innovation et d’amélioration des coûts. Car en rapprochant les ressources informatiques de l’endroit où les données sont créées, l’Edge computing leur promet à la fois une accélération du traitement des données, de la prise de décision et un retour sur investissement plus rapide.

IDC s’attend à ce que les dépenses en matériel et en services représentent 85 % de toutes les dépenses en périphérie en 2022, le reste provenant des logiciels. Les services de périphérie progresseraient le plus vite, stimulés à la fois par les services de connectivités et la vague du « as a service » (IaaS, PaaS et Saas). Les fournisseurs de service en Europe devraient d’ailleurs investir 8 milliards de dollars cette année dans les offres de périphérie, notamment autour des réseaux de diffusion de contenu et des fonctions de réseau virtuel.

Les dépenses matérielles seraient tirées par les investissements dans des passerelles Edge plus légères (avec des composants à faible consommation conçus pour exécuter des fonctions limitées ou uniques dans des environnements où la disponibilité de l’alimentation et du refroidissement est limitée). Les dépenses logicielles seraient davantage liées aux besoins de sécurité et d’analyse des données.

L’interdépendance croissante de l’infrastructure, des logiciels, des communications et du cloud va toutefois pousser à la convergence des acteurs. « Nous verrons de plus en plus de fournisseurs de technologie s’associer pour pouvoir combiner toutes ces capacités afin d’offrir un portefeuille de solutions et de cas d’utilisation de bout en bout », prédit Andrew Buss, directeur de recherche Infrastructure chez IDC.

En 2022, les principaux cas d’usages de l’informatique de périphérie seront autour des opérations de production, de la gestion des actifs de production, des réseaux intelligents et de l’IoT. Mais d’ici 2025 d’autres monteront en puissance avec l’IA, la télé-santé et les environnements de réalité virtuelle et réalité augmentée.

« Avec le développement de nouvelles solutions sectorielles et la mise en place d’une chaîne de valeur en Europe, de nombreuses industries ont commencé à comprendre les avantages et les opportunités derrière Edge et ont augmenté leurs investissements en périphérie », souligne par ailleurs Alexandra Rotaru, analyste au sein du groupe European Customer Insights & Analysis d’IDC. « Par conséquent, les organisations passeront de plus en plus des phases initiales de sensibilisation et de pilotage à des déploiements de production plus matures au cours des prochaines années, soutenus par un large éventail de fournisseurs de services de périphérie. »