Après ses deux premiers trimestres fiscaux meilleurs que prévus, IBM a déçu au troisième avec des revenus inférieurs aux attentes du marché. Le chiffre d’affaires publié s’établit à 17,61 milliards de dollars contre 17,77 milliards de dollars attendus par Wall Street. La faible progression de 0,3% sur un an se transforme même une baisse de 0,2% en tenant compte des activités cédées et des devises.

Le bénéfice net de la société, qui s’est élevé à 1,1 milliard de dollars, est en baisse de 34%. Son bénéfice par action est de 2,52 dollars en données ajustées, dépassant de 2 cents les attentes de Wall Street.

La publication des résultats intervient juste avant la scission de Kyndryl, dont la date a été fixée au 3 novembre. La nouvelle société abritera les activités de support et de services managés d’infrastructures. Mises depuis longtemps sous pression par la montée en puissance du cloud, elles ont particulièrement souffert ce trimestre de l’attentisme des clients avant la scission. Intégrées pour la dernière fois dans les comptes d’IBM, elles expliquent pour une large part la contreperformance du trimestre. En les excluant du périmètre, la croissance aurait été de 2% a précisé IBM.

IBM peut donc être un peu plus optimiste pour l’après scission. En commentant les résultats, le PDG Arvind Krishna a voulu regarder devant et mettre l’accent sur la transformation en cours. «IBM franchit une nouvelle étape de sa transition vers une entreprise centrée sur le cloud hybride et l’IA », a-t-il insisté.

Dans le détail, voici les résultats des cinq activités d’IBM au troisième trimestre :

L’activité Cloud et logiciels cognitifs, est en hausse de 2,5% à 5,7 milliards de dollars de revenus. Elle est tirée par la croissance de 17% Red Hat. Les logiciels cognitifs sont stables tandis que l’activité « Transaction Processing Plateforms » recule de 9%.

Les revenus de l’activité Global Business Services (qui inclut le conseil, la gestion des applications et les services autour des services de gestion de process d’entreprise) sont en hausse de 11,6% à 4,4 milliards de dollars. C’est l’activité qui affiche la meilleure performance ce trimestre grâce notamment à la progression de 17% des activités de conseil.

Les revenus de l’activité Global Technology Services (qui comprend les services d’infrastructure et de cloud et les services de support technologique) sont en baisse de 4,8% à 6,2 milliards de dollars. C’est cette activité qui va être transférée chez Kyndryl.

L’activité Systèmes (qui inclut les matériels et les systèmes d’exploitation) est en baisse de 11,9% à 1,1 milliard de dollars. Les systèmes Z chutent de 33% et les Power Systems de 24%. Les systèmes de stockage sont en hausse de 11%.

L’activité financement mondial (financement et ventes d’équipement d’occasion) est en baisse de 19,2% à 220 millions de dollars.

Arvind Krishna l’a reconnu, ce sont principalement les logiciels et le conseil qui ont tiré l’activité ce trimestre. Il s’est félicité des 3500 clients qui utilisent déjà la plateforme de cloud hybride d’IBM, ce qui alimente fortement la croissance de Red Hat, et de manière plus générale les logiciels et services. Il a rappelé enfin que depuis avril 2020 IBM a renforcé ses activités de conseil avec 16 acquisitions, les dernières étant BoxBoat et BlueTab ce trimestre.

Après la scission, IBM prévoit de changer la façon de présenter ses activités afin de refléter ces nouvelles dynamiques. Les cinq activités actuelles devraient laisser place à 3 entités centrées autour du conseil, du logiciel et de l’infrastructure.