Gigaset, installé à Bocholt près de Düsseldorf, peut s’enorgueillir d’être l’un des rares fabricants de smartphones européens à avoir délaissé l’Asie pour relocaliser sa production en Allemagne.

Issu de Siemens et présent dans 54 pays, le groupe emploie actuellement 900 personnes, dont une vingtaine à l’assemblage des smartphones. Selon notre confrère des Echos, le site de Bocholt – largement robotisé – a une capacité de production de 300.000 unités par an.

Fabriquer en Allemagne permet de répondre plus rapidement aux besoins des entreprises et de se positionner sur les marchés publics, d’après un porte-parole allemand de Gigaset. Le directeur France de la société estime avoir un peu plus de difficulté à faire passer cet argument dans l’Hexagone.

En France, c’est la PME Crosscall, fondée en 2009, qui s’apprête à relocaliser sa production à Aix-en-Provence l’année prochaine pour y produire 960.000 unités par an environ. Ses smartphones robustes équipent les pompiers et la police nationale française. La société a de fortes ambitions en Belgique.

Parmi les facteurs incitateurs, on note les perturbations de l’approvisionnement venant d’Asie, l’allongement des délais de livraison et la hausse vertigineuse du prix des conteneurs. La création d’emplois sur place semble une considération plus secondaire étant donnée la forte robotisation des usines.

Ce qui n’est pas secondaire en revanche, ce sont les subventions des Etats européens et de l’Union européenne accordées aux entreprises pour relocaliser la production. Avec près de 7 milliards d’euros engagés, le numérique occupe une place de choix au sein du plan de relance de 100 milliards d’euros engagé par le gouvernement français depuis 2020.