Les GAFAM ont multiplié les annonces à l’occasion de la COP26, s’engageant à réformer leurs activités commerciales pour contribuer à limiter le réchauffement de la planète.
Apple a annoncé le lancement de 10 nouveaux projets environnementaux dans le cadre de son initiative ‘Power for Impact’, ainsi que le passage de 175 de ses fournisseurs à l’utilisation d’énergies renouvelables. Elle a annoncé que d’ici 2030, chaque appareil vendu par la société aurait un impact net nul sur le climat. L’entreprise a précisé qu’elle avait déjà réduit ses émissions de carbone de 40% au cours des cinq dernières années.
Google a souligné son objectif d’atteindre des émissions nettes nulles « sur l’ensemble de nos activités et de notre chaîne de valeur d’ici 2030 ». La société a également évoqué son aide aux partenaires pour réduire leurs propres émissions, notamment par le biais du programme Environmental Insights Explorer (EIE) qui aide les villes à cartographier leurs données sur la pollution, la qualité de l’air et le potentiel d’énergie solaire.
Microsoft déclare vouloir être « neutre en carbone d’ici à 2030 et, d’ici à 2050, éliminer de l’environnement tout le carbone que l’entreprise a émis, soit directement, soit par consommation électrique depuis sa création en 1975 ».
Amazon a annoncé que son programme d’investissement Climate Pledge Fund, doté de 2 milliards de dollars, avait sélectionné trois start-ups à faible émission de carbone : Resilient Power, qui produit une technologie de recharge de VE basée sur des transformateurs ; CMC Machinery, un fabricant de boîtes d’expédition de taille spécifique aux commandes ; et Infinium, qui a conçu des « carburants à très faible teneur en carbone pouvant être utilisés dans le transport aérien, le fret maritime et les flottes de camions lourds ».
Pour autant, le cabinet d’études Forrester indique que seuls 34% des consommateurs font confiance aux entreprises lorsqu’elles affirment s’engager à réduire le changement climatique.
« Dans le cadre de leurs stratégies climatiques, de nombreuses entreprises s’appuient sur la compensation volontaire des émissions de carbone. Cependant, si elle n’est pas bien faite, la compensation peut donner lieu à de l’écoblanchiment », explique le Dr Aoife Brophy Haney, maître de conférences à la Smith School of Enterprise and the Environment de l’Université d’Oxford. En d’autres mots, une simple promesse de planter des arbres. « Les ‘Oxford Principles for Net Zero Aligned Carbon Offsetting‘ aident à effectuer une compensation rigoureuse et crédible qui contribue aux objectifs de zéro net. »
« Il y a un gros risque de réputation à faire du greenwashing », confiait récemment un cadre supérieur anonyme d’un gestionnaire d’actifs européen au Financial Times. Un gestionnaire d’actifs allemand, DWS, en a récemment fait l’amère expérience. Il a été l’objet d’une enquête après qu’un ancien employé ait accusé l’entreprise d’avoir truqué le volet environnemental de son rapport annuel 2020.
D’après une récente étude de Forrester, les entreprises européennes vont être 25% plus nombreuses l’an prochain à recruter des responsables du développement durable pour s’engager sur des actions concrètes et non du greenwashing.
« Les grandes entreprises technologiques ont tout intérêt à ne pas se contenter de belles paroles », soulignait récemment notre confrère de la revue tech Engadget dans un article : « Qui se souciera des nouvelles fonctionnalités astucieuses du Pixel 8 ou d’iOS15 quand surviendra un conflit mondial lié au réchauffement climatique ? »