L’hébergeur et infogéreur cloud vient d’obtenir la qualification SecNumCloud pour son infrastructure de cloud privé mutualisé. C’est le quatrième acteur en France – après 3DS Outscale, OVH et Worldline – à obtenir cette qualification élitiste conçue par l’ANSSI pour garantir la sécurité des systèmes d’information des opérateurs cloud. Tous ses nouveaux clients sont désormais hébergés sur son infrastructure qualifiée. C’est le cas par exemple de Naval Group, que Cloud Temple vient de signer.

Le processus de qualification a mobilisé une équipe d’une vingtaine de personnes pendant deux ans et demi et surtout a nécessité un investissement estimé à plus 7 millions d’euros, selon Christophe Lesur, co-directeur général de Cloud Temple. Un montant qui s’explique par son choix de faire porter la qualification SecNumCloud par deux nouvelles salles serveurs entièrement créées et équipées de neuf pour la circonstance.

Deux salles qualifiées qui seront complétées par une troisième d’ici à la fin de l’année et vers lesquelles l’opérateur entend progressivement migrer l’ensemble de son portefeuille de 150 clients à terme. Cloud Temple se donne dix-huit mois pour effectuer la bascule et fermer ses trois salles historiques. Une bascule qui se fera sans surcoût pour les clients, assure l’hébergeur. Un premier client – Clear Channel – est en cours de migration. La migration des autres clients débutera fin avril.

Pour l’équipement de ces nouvelles salles, Cloud Temple a retenu ses partenaires habituels à savoir IBM pour la partie stockage-sauvegarde, Cisco pour le calcul, VMware pour la couche de virtualisation, Juniper pour le réseau et Fortinet pour l’infrastructure de sécurité.

Particularité de cette infrastructure : elle a été conçue pour fonctionner en interaction avec les clouds d’Azure et d’AWS : « il est possible d’hybrider notre infrastructure SecNumCloud avec des fonctions logicielles complémentaires (type équilibrage de charge ou conteneurisation…) tournant sur des clouds tiers », expose Christophe Lesur. Une hybridation qui repose sur l’utilisation par Cloud Temple d’une plateforme de gestion cloud de sa propre conception.

« Notre objectif en qualifiant notre infrastructure SecNumCloud était de limiter la probabilité qu’un incident de sécurité survienne pour nos clients en leur permettant de faire évoluer en permanence leur système d’information sans qu’ils soient freinés par leur infrastructure », poursuit Christophe Lesur. La qualification SecNumCloud lui ouvre l’accès à la labellisation « cloud de confiance », qui atteste que les données des clients sont théoriquement hors de portée des législations extraterritoriales.

Cloud Temple s’attend en tout cas à ce que sa qualification SecNumCloud lui apporte un surcroit notable d’activité cette année. Christophe Lesur table ainsi sur un chiffre d’affaires de l’ordre de 45 M€ en croissance de 10% (contre +3% en 2021).

Poursuivant sur sa lancée, l’opérateur cloud prévoit de démarrer en septembre – dès que le référenciel sera prêt – la qualification de ses services et de son activité d’infogérance.